Gigs' Review : Rock à la Buse Festival (We Hate You, Please Die, Jessica 93, Tukatukas, Kilkil) - Saturday, the 19th of March 2022 - Le Palaxa, Saint Denis, La Réunion.
Scientific research had finally pulled us out from that rough period. We could have endless debates on what had gone wrong - the political management of the crisis, the sanitary pass, the conflicts of interest, the irrational anxiety about the consequences of the injections, etc... - but the outcome was there : the vaccination campaign was proving its efficiency, the majority of the people was recovering its freedom and the popular culture was regaining its full place.
The pirates' crew of the Rock à la Buse x ship had sized this opportunity to organize a new edition of its famous festival at La Cité des Arts. Two punk-rock bands from the mainland were going to play a show at La Réunion that night of March (We Hate You, Please Die and Jessica 93). The recipe of the festival had been tested and proved for a long time. It had ever been a tasty mixture of sub-culture, rock shows and live drawing performances, thanks to their long-lasting collaboration with Le Cri Du Margouillat x. The comics magazine, for its own part, had invited the French drawer Hervé Tanquerelle x, whose work was discovered in the early noughties with Le Legs de l'Alchimiste and Professeur Bell (scenario by Hubert and Joann Sfar, respectively) or more recently, with the awesome Les Voleurs de Carthage (script by our local heroic author Appollo).
La recherche scientifique semblait nous avoir tirés de cette mauvaise passe. On pouvait bien sûr ergoter à l'infini de tout ce qui avait cloché - en vrac, la gestion politique de la crise, l'impréparation sanitaire, le pass vaccinal, les conflits d'intérêts, les angoisses irraisonnées sur les conséquences des injections, etc... - mais le bilan s'imposait de lui-même : la campagne de vaccination prouvait son efficacité, la majorité de gens retrouvaient pleinement leur liberté et la culture populaire pouvait enfin reprendre toute sa place.
L'équipe des pirates réunionnais du Rock à la Buse x avait sauté sur l'occasion pour organiser une nouvelle édition de son fameux festival à la Cité des Arts et y inviter deux groupes de punk-rock métropolitains (We Hate You, Please Die et Jessica 93). L'association appliquait à nouveau sa recette éprouvée et approuvée, savoureux mélange de contre-cultures à base de rock sous toutes ses formes, et de concerts dessinés en direct, asseyant ainsi une nouvelle fois son partenariat avec Le Cri Du Margouillat x. La revue locale de bandes dessinées avait, pour sa part, fait venir l'auteur français Hervé Tanquerelle x, dont on avait pu découvrir le trait au début des années 2000 avec Le Legs de l'Alchimiste et Professeur Bell (scénarisé respectivement par Hubert et Joann Sfar), ou plus récemment avec l'excellent double-album Les Voleurs de Carthage, co-réalisé avec notre gloire locale et grand animateur du Cri Du Margouillat, Appollo.
The new thing for me was that Gaël, the captain of the Rock à la Buse ship, had asked me to join the volunteer team. Why not ? So, I spent the night serving a lot of beers...
We could talk about the successive huge waves of thirsty people, always coming all together between each show, that reminded me the crazy student parties of my youth. Or quickly evoke that irritating old drunkard who tried to behave like Bukowski, but without his talent (I nearly had to kick his ass when he shamefully ripped off the mask of a young student girl). And also, the fact that I couldn't be wild awake to the bands as I spent most of my time being busy at the bar. But it wouldn't be relevant of the night that much.
What mostly mattered was the festive aura and the youth of the large audience that came that night - it was nice to see that rock'n'roll wasn't finally just an old, dusty carpet for some nostalgic guys in their 40's/50's. It was also the successful performance and the rock eclecticism of the bands, the good management of the sounding and the lighting, the air conditioning, and the bunch of gifted drawers. Check now the detailed review of that party...
La nouveauté pour moi, c'était que Gaël, le capitaine du vaisseau le Rock à la Buse, m'avait convié à venir jouer au bénévole pendant le soirée. Bon, pourquoi pas...
J'y ai donc passé mon temps à servir beaucoup de bières... On passera sur les vagues successives de gens assoiffés et les coups de bourre entre chaque groupe, qui n'étaient pas sans rappeler les folles soirées de ma jeunesse étudiante... On oubliera bien vite cet ivrogne sans âge et méchamment crispant, qui se la jouait Bukowski sans en avoir le talent (un connard de base, et j'ai quand même été à deux doigts de lui en coller une quand il a éhontément arraché le masque d'une jeune étudiante)... Ou le fait d'avoir été finalement peu attentif aux groupes, puisqu'occupé au bar. Aucune importance, au final...
Ce qu'il fallait surtout retenir de cette soirée, c'était l'ambiance festive et la jeunesse d'un public qui s'était déplacé en masse - le rock'n'roll n'était finalement pas qu'une vieille carpette poussiéreuse pour quadra/ quinquagénaires nostalgiques d'une époque révolue - ainsi que les prestations réussies et l'éclectisme rock des groupes, agréablement servis par une sonorisation et un éclairage de qualité (merci Occhio!), et par une ribambelle de dessinateurs talentueux, le tout dans une salle bien climatisée (ça avait son importance pendant l'été tropical).
Revue de détail...
Kilkil x was opening the night. The local trio band was introducing the songs of its new album, Clermont-Ferrand x, co-released in 2021 by its own label Maudit Tangue Records x and the Belgian guys from the Rockerill's place x. All the components that had made the power of the Lp were on stage : a typically-synthetic punk sound, which switched between some gloomy dark-waves (Clermont-Ferrand), smart, catchy electro-pop tunes (Transparent, Self Phone), Germanish electro-clash titles (Polizei, Die Braai), but also the arty/free-punk saxo lines (Gimme Ze Light, Uselessness) and the distinctive voice of Pascale, the female singer, which vocals seemed to reach high notes more easily (Gonna Say). Hervé Tanquerelle supported the band with a skillful drawing during the show. Kilkil was in top form and fully ready for its upcoming French/Belgian tour in May.
It was surely the main advantage of the series of lockdowns we had faced for two years : most of the band had had the time to write some new songs, their setlists were now fully loaded and the vinyl factories overheating.
Thus, the local crew in Tukatukas x was also there to introduce a batch of new tunes from its recently self-released album, Royal Bourbon x (a dense, highly well-produced double-Lp, in fact), with once again, all the characteristics of the band (hardcore-punk rhythm, ''punk as fuck'' tunes and ska-core touches, female skinned-alive vocals, nervous saxo...) while their vivid show was being sharply sketched by the young drawers Anna Vitry and Logan Manglou.
Two of their colleagues from Le Cri Du Margouillat, Frédéric Metzengerstein et Sara Quod (you should check Laïka et Tous Les Autres), took over the drawing to capture Jessica 93's performance x. It was a huge pleasure to check again the show of Geoffroy Laporte's solo project (Jessica 93 had already played on Reunion island in November 2019 x).
The change in the musical atmosphere was pretty marked, with a complex mixture of depressive, noisy sound, grungy guitar riffs, nonchalant, almost psychedelic, dark-wave rhythms and inhabited shoegazing vocals... In the mid-tenies, Jessica 93 contributed to the glorious days of the compulsory labels Et Mon Cul, C'est Du Tofu and Teenage Menopause Records. His last album was a live session with Noir Boy George et Usé, recorded in 2018 on KakaKids and 1000 Balles Records. By the way, we could add that the singer of Usé, who was on the island for holidays, took advantage of the show of his friend to share the stage with him, and they both give us a gloomy version of his hit Marilou.
Ce fut le groupe local Kilkil x qui ouvrit les hostilités. Le trio présentait les morceaux de son nouvel album, Clermont-Ferrand x, co-produit en 2021 par leur propre label Maudit Tangue Records x et les belges du Rockerill x. On retrouvait sur scène tous les ingrédients qui faisaient la marque de fabrique du groupe : punk typiquement synthétique, alternant dark-wave poisseuse (Clermont-Ferrand), électro-pop classieuse et entraînante (Transparent, Self Phone), électro-clash germanique d'excellente facture (Polizei, Die Braai), lignes de saxo arty/free punk (Gimme Ze Light, Uselessness), voix de Pascale, la chanteuse, qui semblait d'ailleurs pousser davantage et plus aisément dans les aigus (Gonna Say). Le tout était agrémenté par le trait habile d'Hervé Tanquerelle. Le groupe Kilkil semblait au top de sa forme et fin prêt pour sa tournée franco/belge du mois de mai.
Ça avait été sans doute un des avantages de la série de confinements que nous avions traversée : la plupart des groupes avaient eu tout le loisir pour composer de nouveaux morceaux, les setlists étaient désormais chargées à bloc et les presses à vinyles en surchauffe.
Comme pour Kilkil, les réunionnais de Tukatukas x, venaient présenter quelques titres de leur nouvel album Royal Bourbon x (en fait un double-Lp dense et sacrément bien produit), avec à nouveau toutes les particularités propres à ce groupe (rythmiques hardcore-punk, morceaux ''punk as fuck'' et passages ska-core, voix féminine d'écorchée vive, saxo énervé...). Leur show fut croquée par le regard affûté des jeunes dessinateurs Anna Vitry et Logan Manglou.
Leurs collègues du Cri Du Margouillat, Frédéric Metzengerstein et Sara Quod (auteur de Laïka et Tous Les Autres), prirent ensuite le relais pour capturer le show de Jessica 93 x.
Le changement d'atmosphère fut prononcé, avec un mélange de sonorités noise dépressives, de riffs de guitare très grunge, de rythmiques dark-wave assez nonchalantes et vaguement psychédéliques, de vocaux shoegaze habités... Au milieu des années 2010, Jessica 93 avait contribué aux beaux jours de grands labels tels que Et Mon Cul, C'est Du Tofu ? et Teenage Menopause Records. Son dernier disque - un live partagé avec Noir Boy George et Usé (KakaKids et 1000 Balles Records) - datait, lui, de 2018. On ajoutera, pour la petite histoire, que le chanteur d'Usé, de passage sur l'île au moment du festival, en profita pour partager la scène avec Jessica 93 le temps d'offrir une version sombre et joliment glauque de son titre phare Marilou.
Bref, ce fut un grand plaisir d'assister à nouveau à un concert du projet solo de Geoffroy Laporte (Jessica 93 avait précédemment joué à la Réunion en Novembre 2019 x).
Time was ticking. The Normand band We Hate You, Please Die x was eventually closing the night with a terrific show : high complicity between the two boys and two girls, a demonstrative, supercharged singer, some Dead Kennedys-like punk-rock songs without any idle times, a voice similar to Jello Biafra's ones and some pervasive female choirs, the enthusiasm of their youth, the punchy, unruly audience... The handsome, dark drawings of Hippolyte - a prolific, committed local illustrator (Dracula, Le Maître de Ballantrae, Les Ombres, Brako, La Fantaisie des Dieux, L'Afrique à Papa...) - brought a mesmerizing final touch to the show of the band.
We Hate You, Please Die confirmed that night that, after having released two great albums for 4 years, the band was the undeniable leader of this new indie/ garage-punk/ grungy scene that had been widely growing up in France for a few years (Johnny Carwash, Dye Crap, Dee Dee & the Abracadabras, Johnny Mafia, Stoner Buds, Th Da Freak...), mainly with the help of their own structure (Kids Are Lo-Fi Records x) and a strong network of indie labels (Flippin' Freaks Records, Le Cèpe Records, Blue End Records...).
C'est le groupe normand We Hate You, Please Die x qui clôtura la soirée avec magnificence : une complicité évidente des deux garçons et deux filles, un chanteur survolté et démonstratif, des morceaux de punk-rock à la Dead Kennedys qui s'enchaînaient sans temps mort, avec d'ailleurs une voix proche de celle de Jello Biafra, des choeurs féminins omniprésents, toute la fougue de la jeunesse et l'énergie d'un public conquis et déchaîné. Le concert du groupe parisien, c'était un peu tout ça à la fois.
Le graphisme sombre, et exécuté d'une main de maître, d'Hippolyte, dessinateur réunionnais engagé et prolifique (Dracula, Le Maître de Ballantrae, Les Ombres, Brako, La Fantaisie des Dieux, L'Afrique à Papa...) apportait une dimension visuelle plus qu'envoûtante.
We Hate You, Please Die confirmait ainsi, après deux bons albums sortis en quatre ans, sa position de leader incontestable de cette nouvelle scène garageo-grungy-punky-rockeuse française qui n'en finissait pas de prendre de l'ampleur, scène dont j'observais du coin de l'oeil, depuis un moment déjà, les groupes, composés de musiciens jeunes et dynamiques (Johnny Carwash, Dee Dee & the Abracadabras, Dye Crap, Johnny Mafia, Stoner Buds, Th Da Freak...), et soutenus par un solide réseau de labels indépendants (Kids Are Lo-Fi Records (le label du groupe) x, Flippin' Freaks Records, Le Cèpe Records, Blue End Records...).
The 2022 edition of the Rock à la Buse was over. The organization managed to fulfill once again all the promises of a great moment of rock'n'roll and comics' showing. Moreover, the gigs' dynamics finally seemed to be relaunched on our far-away island. Were we going to watch again another boom years as vivid as before the sanitary crisis ?
L'édition 2022 du Rock à la Buses'achevait ainsi en beauté, comblant une nouvelle fois toutes les promesses d'un chouette moment de rock'n'roll et de bande dessinée. Nul doute que la machine à concert était désormais relancée sur notre lointaine île. Allions-nous enfin retrouver une période faste ?
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