Allez Les Filles ! * (Part I) - Make-Overs : X (Bongou - 24/06/2023).
Allez Les Filles ! * was a series initially published in Bongou - cultural webzine from La Réunion - during the Austral winter 2023.
La série Allez Les Filles !* a été initialement publiée dans les colonnes du webzine culturel réunionnais Bongou au cours de l'hiver austral 2023.
Hozac Records X
Hozac Records was likely the best garage-punk label of the late noughties/ early tenies.
The label from Chicago, Illinois, appeared around 2006 in the middle of one of the most beautiful American waves of garage-punk, and fully took advantage of the effervescence created by this revival movement and its worldwide spreading. Right moment, right place... The Hozac guys were some smart talent scouts, thanks to a deep knowledge of the various international rock'n'roll scenes inherited from the time of their fanzine Horizontal Action. For about ten years, they had managed to release a whole bunch of contemporary garage-punk, dark-wave, weirdo arty-punk, indie-rock, hardcore and lo-fi garage gems. Anyone who was choosing to follow Hozac Records was making the choices of discovery and excellence!
Another reason of the success of this label stood in the efficient, innovative sales' techniques, often imitated but rarely equalled afterwards, built by the team to fix the acute collector's urge of its faithful followers : batch of simultaneous records at every quarter, limited gold editions for each release, and subscriptions to a club of 7inch diffusion, the famous HookUp Klub.
Quel avait été le meilleur label garage-punk de la fin des années 2000/ début des années 2010 ? La réponse était sans conteste, du moins pour moi, Hozac Records.
Le label de Chicago, dans l'Illinois, était apparu en 2006, en plein milieu d'une des plus belles vagues du garage-punk américain, et avait pleinement profité de l'effervescence créée par le renouveau de ce mouvement et par son exportation à l'international. Véritable dénicheur de talents, grâce notamment à une connaissance approfondie des diverses scènes du rock'n'roll mondial héritée de l'époque de son fanzine Horizontal Action, Hozac Records nous avait abreuvé pendant une dizaine d'années de tout un tas de petites merveilles garage-punk, dark-wave, arty-punk weirdos, indie-rock, hardcore et garage lo-fi... Suivre Hozac Records, c'était faire le choix de la découverte et de l'excellence ! Il fallait aussi bien avouer que l'équipe Hozac avait une technique de vente imparable et novatrice, souvent imitée mais rarement égalée par la suite : fournée simultanée de plusieurs disques à chaque trimestre, éditions limitées ''gold'' pour chaque tirage, entretien de la collectionnite aiguë de ses fidèles disciples avec divers abonnements à son club de diffusion de 45 tours, le fameux HookUp Klub, etc...
Surfbored X
The Make-Overs, a South African band from Pretoria, was precisely part of the third Round of this HookUp Klub of Hozac Records.
Their single Surfbored reached me in La Reunion during the spring of 2013, and I discovered back then a mixed duo - Andreas Schönfeldt playing the guitar, Martinique Pelser kicking the drums, and both sharing the vocals (chills were guaranteed while listening to the female singer's piercing voice !) - that was venturing into some swampy, sticky garage soundings (the hit Surfbored) as well as the ones of a wickedly nervous stoner/grunge rock (Will It Ever Grow Back). The Make-Overs seemed to be simultaneously reminiscent of the Gories, the White Stripes, Mudhoney and the Queens Of the Stone Age. Moreover, the beautiful front-cover was signed by Lorcan White, Joe Dog's brother and Konrad Botes' pal: the little South African clique of BitterKomix x was already busy around the young band (the portraits of Andrew and Martinique, masterfully executed by Anton Kannemeyer around the same time, also testified to this).
Digging a little deeper after this amazing strike, I also discovered, as a good lover of small formats, the first Ep of the Make-Overs, Celebrate The Harvest, released on KRNGY Records the year before (this track was a killer cut too!). In fact, I was also especially pleased to discover that a band in the straight line with my musical tastes was less than four hours away from La Reunion. So, I was even thinking of planning a tour there for them after the one I had organized for Mark Sultan. The birth of my son definitely buried my touring plans and made me disappear for a long while in the limbo of a second fatherhood...
Les Make-Overs, groupe sud-africain de Prétoria, avaient justement fait partie de la troisième salve du HookUp Klub de Hozac Records. Leur single Surfbored m'était parvenu à la Réunion au printemps 2013.
J'y avais découvert un duo mixte - lui, Andreas Schönfeldt, à la guitare, elle, Martinique Pelser à la batterie, les deux partageant le chant (frissons garantis à l'écoute de la voix perçante de la chanteuse). Le groupe s'aventurait aussi bien dans les eaux marécageuses d'un garage rampant et poisseux (le tubesque Surfbored) que dans celles d'un rock stoner/grunge méchamment énervé (Will It Ever Grow Back). Les Make-Overs faisaient à la fois penser aux Gories, aux White Stripes, à Mudhoney et aux Queens Of The Stone Age. Pour ne rien gâcher, la pochette était signée par Lorcan White, frangin de Joe Dog et pote de Konrad Botes : la petite clique sud-africaine de BitterKomix x s'affairait déjà autour du jeune groupe, d'ailleurs les portraits de Andrew et Martinique, exécutés d'une main de maître par Anton Kannemeyer vers la même époque, en témoignaient aussi.
En creusant un peu plus, je m'étais procuré, en bon amateur de petits formats, le premier Ep des Make-Overs, Celebrate The Harvest, sorti sur KRNGY Records l'année précédente (un sacré tube aussi, ce morceau !). J'avais surtout le plaisir de découvrir qu'un groupe en phase avec mes goûts musicaux se trouvait à moins de quatre heures d'avion de la Réunion. J'envisageais même de les y faire jouer après la tournée de Mark Sultan. La naissance de mon fiston en décida autrement et me fit disparaître quelques temps dans les limbes d'une seconde paternité...
Tour in La Reunion, the First X
Two years had passed before I finally found my way back to some local gigs. That night of May 2015, the Make-Overs were playing at Les Potirons in Saint Denis. This last date of the band's first Reunion tour was organized by the fine crew of Maudit Tangue Records, whom I also met for the first time that evening. The gig turned into a devastating performance.
Although I was delighted, the band's centrepiece was lacking: the Make-Overs hadn't played Surfbored. Although I had shouted "Surfbored, Surfbored" for about ten minutes at the end of their show - I had even managed to get my neighbour on board (I would later discover that he was Appollo, the famous comic book writer) - nothing happened. The two musicians circumspectly smiled at my vain obstinacy and left me a bit frustrated. They didn't play the song on their second tour the following year either, nor on their 2017 tour. Surfbored was definitely dead and buried.
Un soir de mai 2015 - deux années plus tard donc - je retrouvais enfin le chemin des concerts. Les Make-Overs inauguraient ce grand retour aux Potirons de Saint Denis. Cette prestation dévastatrice était la dernière date de la première tournée réunionnaise du groupe sud-africain, organisée par la fine équipe de Maudit Tangue Records, que je rencontrais aussi pour la première fois ce soir-là.
Si le concert m'avait comblé, il avait pourtant manqué la pièce maîtresse du groupe : les Make-Overs avaient refusé de jouer Surfbored. Et ça m'avait passablement énervé. Au troisième rappel, j'avais bien essayé de m'égosiller dix minutes durant, d'hurler ''Surfbored, Surfbored'' en continu - j'avais même réussi à embarquer dans mon délire mon voisin (je découvrirais plus tard qu'il s'agissait d'Appollo, le fameux scénariste de bds), rien n'y avait fait. Les deux musiciens s'étaient simplement contentés d'observer, circonspects, ma vaine obstination. Ils n'avaient pas joué le morceau non plus lors de leur deuxième tournée, l'année suivante, ni sur celle de 2017. Le morceau Surfbored était définitivement tombé dans l'oubli.
Make-Overs X
So, this was the so-fascinating story of my discovery of the Make-Overs. But beyond this personal experience, there were many more important things to point out from this band.
We could have spoken about their joy of playing, their smiles and their complicity on stage. Or analysed their apparent fragility, which they both seemed to try to hide under their thick mane of red hair. We could have talked about their stage performance - the jerky finely-tuned wiggling of her head, his static shoegazing. We could have listened to their highly personal musical recipe, their unmistakable sound, the characteristic Make-Overs touch, and reviewed the band's twelve albums - one per year since its formation in 2010. Or thought back of their conquest of the French rock scenes during their glorious 2017/18 years (TransMusicale in Rennes, the Canal+'s show L'album de la Semaine, the French gigs in the SMACs, the European tour - some rather incongruous things for a South African rock band, indeed). We could finally have said a few words on their four tours round La Reunion, but also their dry period (the Kalahari desert?) during the Covid crisis.
Voilà... C'était l'histoire de ma découverte des Make-Overs.
Au delà de cette expérience, on aurait encore pu parler des heures durant de ce groupe. Raconter leur joie de jouer, leurs sourires et leur complicité sur scène. Analyser leur apparente fragilité, qu'ils semblaient vouloir cacher tous deux sous leur épaisse tignasse rousse. Observer leur jeu de scène - déhanchement de tête saccadé et millimétré pour l'une, shoegazing statique pour l'autre. Discuter d'une recette musicale unique, d'un son identifiable entre tous, de cette touche Make-Overs très personnelle et caractéristique. Passer en revue les douze albums du groupe - un par an depuis sa formation en 2010 ! Et surtout, retracer leur conquête du monde du rock'n'roll durant leurs glorieuses années 2017/18 (TransMusicale de Rennes, émission L'album de la Semaine de Canal+, concerts dans les SMAC françaises, tournée européenne - choses assez incongrues pour un groupe de rock sud-africain). Aborder enfin leurs trois virées réunionnaises, mais aussi leur traversée du désert (du Kalahari ?) en pleine crise sanitaire.
Reunion Tour, the Fourth X
In 2022, Maudit Tangue Records was celebrating its tenth anniversary and took this opportunity to release its sixth Maudit Tangue #6 compilation - for the first time on vinyl ! This comp' was a very nice summary of what Reunion Island could offer by then in terms of punk and rock'n'roll (various sub-genres, qualitative bands, feminine touch and strong links with the local comic drawers (terrific illustration, once again, by the artist Hippolyte)). The Make-overs were the only non-Reunion band featuring on this classy record, thus showing its full integration into the local rock scene, thanks to the close links forged over the past years with Maudit Tangue Records (tours, record releases, organization of a South African tour for Kilkil...).
The release party was celebrated with dignity last November with four gigs of the Make-Overs (le Toit in St Pierre, le Théâtre Canter in St Denis, le Zinc in St Leu, le Bisik in St Benoît) and each of their show was supported by one or two local bands featuring on the comp' (Thee Orlondo's, Kilkil, Tuelipe, Riske Zero, MonOi! and Lomor). This fourth tour on our island showed us a band that was as convincing and determined as ever. We could only hope for them that they were going to find back the golden age that they had gone through five years earlier. And perhaps would they finally please me someday with the song Surfbored ?
Maudit Tangue Records fêtait ses dix ans en 2022 et avait profité de l'occasion pour sortir sa sixième compilation Maudit Tangue #6 - pour la première fois en vinyle ! - un très beau condensé de ce que la Réunion pouvait offrir en matière de punk et de rock'n'roll (sous-genres variés, groupes de qualité, lien tenace avec la bd locale (superbe illustration de l'artiste Hippolyte)). Les Make-overs étaient le seul groupe non-réunionnais admis dans ce club sélect, dénotant par là une pleine intégration du groupe sud-africain à la scène rock locale, grâce aux liens étroits tissés au fil des ans avec Maudit Tangue Records (tournées, sortie de disques, renvoi d'ascenseur avec les concerts de Kilkil à Jobourg en Afrique du Sud, etc...).
La sortie de la compilation avait été fêtée dignement au mois de novembre dernier avec quatre concerts des Make-Overs (le Toit à St Pierre, le théâtre Canter à St Denis, le Zinc à St Leu, le Bisik à St Benoît), et soutenus par la plupart des groupes réunionnais présents sur la compil (Thee Orlondo's, Kilkil, Tuelipe, Riske Zero, MonOi! and Lomor). Cette quatrième tournée réunionnaise nous avait montré un groupe toujours aussi convaincant et volontaire. On ne pouvait qu'espérer pour lui qu'il réitère cinq plus tard ses exploits européens de 2018. Et qu'il nous joue un jour Surfbored.
*Allez Les Filles, Les Thugs, Strike, 1996
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