lundi 16 janvier 2023

Gigs' Reviews : Lyon Calling (Part V) - SALO + Talleen - 26th Of May 2022 - Le Trokson, Lyon





I left the guys when they were ordering the fifth round of pints. Of course, this discussion about the Lyon underground x, with Clovis Touccan and Mathieu from Chaleur Tournante, was thrilling. The reception of the Basement's owner was adorable and the jokes of the friends were sharp as usual... But that evening, there were also some priorities. And there was no way to miss the concert of SALO and Talleen at the Trokson.
We will quickly pass on the long way back to the city center and the relief to finally reach the toilets of the bar on the slopes of Croix-Rousse... The Trokson had opened its doors in 2015 and had become the emblematic and unavoidable garage/punk bar of Lyon. The gigantic adjoining square served as a terrace for reunions with friends, and a modestly sized vaulted cellar attracted all the city's awarned rockers. Many bands stopped by there on their tours. 
I was walking down to the basement of the bar at the exact moment when the band SALO x started its set.

Je les avais tous laissés en plan lorsqu'ils avaient commandé la cinquième tournée de pintes. Certes, elle était passionnante, cette discussion portant sur l'underground lyonnais x, avec Clovis Touccan et Mathieu de Chaleur Tournante. L'accueil du patron du Basement était adorable et les blagues des potes toujours aussi affûtées... Mais dans la vie, il y avait aussi des priorités. Et ce soir-là, aucun moyen de rater le concert de SALO et de Talleen au Trokson.
On passera rapidement sur le long trajet retour vers le centre-ville et le soulagement d'atteindre enfin les toilettes du bar des pentes de Croix-Rousse... Le Trokson avait ouvert ses portes en 2015 et était devenu le bar garage/punk emblématique et incontournable de Lyon. La place gigantesque, attenante, lui servait de terrasse pour les retrouvailles entre amis, et une cave voûtée, de taille modeste, attirait tous les rockeurs avertis de la ville. Nombreux étaient les groupes qui y faisaient une halte lors de leur tournée. 
Je descendais au sous-sol du bar au moment précis où débutait le set du groupe SALO x.

SALO

Five years earlier, Boris Le Hachoir, my ex-partner from the association Music For Stupid Jerks & Silly Girls x, had organized a show for the trio from Lyon at the AppArt Café in Reims. He had told me a lot of good things about them, telling me about a musical experience that was both familiar - with heavy influences of noise, garage, post-rock and grunge - and unique. The band seemed to have found its secret potion.
The band's frontman, the singer/guitarist Romano Krang, was definitely experienced anyway. He'd already scored a minor hit in 2016 with Gymkhana, the noise/experimental album from his Parisian band Attila Krang (released on Et Mon Cul, Cest Du Tofu?, Kakakids Records and a slew of other DIY labels - just listen to this amazing no-wave, chaotic cover of Kim Wilde's Cambodia). Shortly after, he left for Lyon where he teamed up with Charlotte Desigaud (bassist) and Samy Delabre (drums) for a new project: SALO.
Several small French tours followed, then the recording of a first album, From Melmac With Hate - yes, that good old pale Alf had become quite bitter, old age was still a wreck - released in early 2022 on the Lyon-based label Bigoût Records x. Don't miss the promotional clip of the album, featuring the great track Algeria. Thus armed, the trio was ready to scour the noise and garage scenes in full revival in this post-Covid times.
At the Trokson that night, SALO offered a powerful, raw and noisy demonstration to a receptive and already fully conquered audience. The advantage of playing at home.

Cinq ans plus tôt, Boris Le Hachoir, mon ex-acolyte de l'association Music For Stupid Jerks & Silly Girls x, avaient fait jouer le trio lyonnais à l'AppArt Café de Reims. Il m'en avait dit le plus grand bien, me parlant d'une expérience musicale à la fois familière - de grosses influence de noise, de garage, de post-rock et de grunge - mais unique en son genre. Le groupe semblait avoir trouvé sa propre potion secrète.
Le leader du groupe, le chanteur/guitariste Romano Krang, avait aussi une expérience certaine. Il avait déjà obtenu en 2016 un succès d'estime avec Gymkhana, l'album noise/expérimental de son groupe parisien Attila Krang (sorti sur Et Mon Cul, Cest Du Tofu ?, Kakakids Records et une palanquée d'autres labels DIY, écoutez juste cette étonnante reprise no-wave et chaotique du Cambodia de Kim Wilde). Peu de temps après, il partait pour Lyon où il s'associait à Charlotte Desigaud (bassiste) et Samy Delabre (batterie) pour un nouveau projet : SALO.
Plusieurs petite tournée française ont suivi, puis l'enregistrement d'un premier album, From Melmac With Hate - oui, ce bon vieux Alf était devenu bien aigri avec l'âge, la vieillesse restait un naufrage - sorti début 2022 sur le label lyonnais Bigoût Records x. On ne manquera pas de visionner le clip promotionnel de l'album, présentant l'excellent morceau Algeria. Ainsi armé, le trio était paré pour écumer des scènes noise et garage en pleine renaissance dans ce monde de l'après-Covid.
Au Trokson ce soir-là, SALO offrit une démonstration puissante, brute et bruyante à un un public réceptif et déjà entièrement conquis. L'avantage de jouer à domicile.


The job was well done. The audience, fully warmed up, went straight into a cold-punk trance as soon as the first chords of Talleen x were played. In any case, it wouldn't have taken too long to make it vibrate in unison, as the sound of the Montreal band was hypnotic, the rhythmic was dancing and the performance was bewitching. It was like a tribal dance of punks on the warpath, as intoxicating as the Killing Joke's hit Wardance.
Talleen's music was at the same time icy, traumatic and cardiac: the mid-tempo drums were set to the heart's pulsations, guitars were sharp as scalpels and lacerated the tracks against the beat and the bass was enveloping the thing like some absorbent cotton. The attitude of the crazy singer was disturbing : he was viciously screaming his pain, creeping like a vermin, folded in two on his microphone, before launching himself convulsively into the most disarticulated, ramshackle dance. 
The four tracks of Talleen's first Ep, released on vinyl on the old Rome hardcore/punk label Good Will Records x shortly after a first demo tape, were therefore to be put in the dark, sticky and gloomy punk section, in a good place next to Institute, La Vase or Cannibal Hanibal. While our world was sick and pre-apocalyptic and seemed to be at its worst, punk was adorning itself with its most beautiful attributes.

Le boulot avait été bien préparé. L'audience, chauffé à blanc, entra directement dans une transe cold-punk dès les premiers accords de Talleen x. Dans tous les cas, il ne lui aurait pas fallu trop longtemps pour vibrer à l'unisson, tant le son du groupe de Montréal était hypnotique, la rythmique dansante et la prestation envoutante. Un peu comme une danse tribale de punks sur le sentier de la guerre, aussi enivrante que le Wardance de Killing Joke.
La musique de Talleen était à la fois glaciale, traumatique et cardiaque: une batterie mid-tempo calée sur les pulsions du coeur, des guitares, tranchantes comme des scalpels, lacérant les morceaux à contre-temps et une basse enveloppante comme de l'ouate. L'attitude du chanteur était elle dérangeante, lorsqu'il rampait comme une vermine, hurlant vicieusement sa douleur, replié en deux sur son micro, avant de se lancer convulsivement dans la plus déglinguée des danses. 
Les quatre titres du premier Ep de Talleen, sortis en vinyle sur le vieux label hardcore/punk de Rome Good Will Records x peu de temps après une première cassette démo, était donc à ranger au rayon du punk sombre, poisseux et glauque, en bonne place à côté de Institute, La Vase ou Cannibal Hanibal. C'était lorsque notre monde était malade , pré-apocalyptique et au plus mal que le punk se parait de ses plus beaux attributs.









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