Isn't that a damned good news ? The rock scenes of the French underground are doing wonderfully well. There are boiling hot everywhere : in the Ardennes, in the Paris region, in Brittany, in Provence and around the Mediterranean Basin, along the Atlantic coast, in the Center... Since the beginning of the year, some very nice French nuggets have turned around on the turntable. We find them all in this 'France Special' selection, summoning dark-punk, post-punk, cold wave, 50's rock, proto-punk, power-pop, garage-punk, punk-77, synth-punk and emo-post-punk. Some incredibly talented bands, for sure !
Quel plaisir de voir et d'entendre tout cela ! Les scènes de l'underground rock français se portent à merveille. Ça bouillonne de partout : dans les Ardennes, en région parisienne, en Bretagne, en Provence et autour du Bassin Méditerranéen, le long de la façade Atlantique, dans le Centre... Depuis le début de l'année, de très bons disques de rock français sont passés sur la platine. On les retrouve tous dans cette sélection 'Spéciale France', convoquant le dark-punk, le post-punk, la cold wave, le rock 50's, le proto-punk, la power-pop, le garage-punk, le punk-77, le synth-punk et même l'émo post-punks libertaire... La France a d'incroyables talents, non ?
Finally, we have a good opportunity to talk about OhmFacom, from Charleville-Mézières ! Very few bands have marked us forever that way. Intense moments followed one another: their electric duel in Reims against the Torso Twisters during the June music day in 2002; their killer show at the first edition of le Cabaret Vert festival; their gigs with their Belgian cousins Périphérique Est, at l'Excalibur and la Brasserie Ardennaise; their opening acts in Reims for the Royal Pendletons and the Shocks, or for the Boonaraaas at la Mécanique Ondulatoire in Paris; and finally, the good souvenirs with Tom 'Facom', the drummer, who was our happy sound man during all our parties at l'Excalibur, and whose after-parties at home were so epic - I can still remember him with Sean 'Spits', both of them being dead-drunk and emptying a last bottle of whisky in the early morning, while the other members of the band were waking up.
The combo disappeared in the early tenies. OhmFacom was the kind of band that normally - I really mean normally - would have nothing left once its fan base vanished. Or maybe just those few tracks recorded on its unique Ep, co-released by Reims Punk'n'Roll and our own structure Music For Stupid Jerks & Silly Girls in 2008. Four very honest cuts, but not necessarily the most representative of this crawling, rural garage-punk sound which characterized the band, full of distortions, and quite indefinable. Try the digital listening of the track Velveterie, available in the limbo of the internet while the data-center which hosts it hasn't burn down in its turn.
Normally, did I say... Because the 'OhmFacom' spirit still hangs on like a tick on a wild boar in the Ardennes. Thus, their Parisian buddies of Dérapage paid them a vibrant tribute in 2018 with the track Ohm Facom (released on the label of Fred 'Périph', les Disques à Rebours), a song whose sound could not be more faithful to the one of the Carolomacerian band. We can also name Red Rocket 7, a newly born and very active band in Arthur Raimbaud's city. It brilliantly exploits the 'OhmFacom' heritage by injecting a good dose of surf music and Farfisa organ, or the Jungle Shakers and its dirty, dark rock'n'roll - we really hope to check some vinyl recordings of these two bands someday.
The Sliping Kangooroos were also part of this strong rock'n'roll identity of the Ardennes. They used to open the local shows of OhmFacom about fifteen years ago. They then went their own way and followed the register of a bouncy, jubilant, indie garage-punk. That was until the sanitary crisis rolled over them and annihilated their last illusions. They are now called TSK - it sounds much less festive - and their compositions are more synthetic and cold (check Paradoxe, anchilling electro/cold-punk tune), without losing their original energy (Rookie).
And finally, we can meet there Nosocommies. The band looks like a kind of achievement of OhmFacom. Tom 'Facom' - also performer of the Cajun washboard for the Mighty Tsar - and Crado (he used to play the guitar for both OhmFacom and the Torso Twisters) followed the call for a new band. They left Backes to his paintings, and came back to rock'n'roll with some buddies.
So, Nosocommies picks up where OhmFacom left us off. The sound is wonderfully black and nihilistic. It oscillates between the putrid 'Facom' garage sound (La Merde) and a sticky, gloomy punk one - the hit Lied also reminds me of La Dérive des Incontinents. The singer even belches the Ardennes' slang (listen to Derche and meet the deepest part of France, yeah!). The guys from Nosocommies still have a lot to say. You can try the digital Garage/Oi track Fée d'Hiver to be convinced! We deeply love that shit !
Nosocommies and TSK share this self-produced Maxi-Ep. Fans and onlookers can get this very limited object at the record store La Plaque Tournante in Charleville. Moreover, each cover-sleeve is unique. They plundered the stocks of unsold Lps from Emmaüs, sprayed their kitsch covers with black painting and put some stickers on them. The DIY punk style suits them well! Mine is a personalized dedication - coconut tree, love under the tropics, sunset - and is titled Cocktail Tropical. Thanks Tom! You still have a good sense of humor !
Enfin une bonne occasion de parler des OhmFacom de Charleville-Mézières! Il y a des groupes comme ça qui vous marquent à jamais. Avec eux, les moments forts se sont succédés: duel électrique à Reims contre les Torso Twisters (la fête de la musique de 2002?); show dévastateur, lors de la première édition du festival du Cabaret Vert; concerts avec leurs cousins belges du Périphérique Est, à l'Excalibur et à la Brasserie Ardennaise; les premières parties à Reims des Royal Pendletons et des Shocks, celle des Boonaraaas à la Mécanique Ondulatoire à Paris ; enfin, Tom 'Facom', le batteur, qui sonorisait toutes nos soirée organisées à l'Excalibur, et dont les after étaient des moments épiques - je le revois encore en grande discussion avec Sean 'Spits', tous les deux torchés et en train de vider une dernière bouteille de whisky, au petit matin, à l'heure où tous les autres membres du groupe s'éveillaient.
Le combo s’est auto-dissous au début des années 2010. OhmFacom, c'est ce genre de groupe dont il ne devrait rester normalement, normalement dis-je bien, plus rien une fois la base de ses fans éparpillée. Juste peut-être les quelques morceaux gravés sur ce 45 tours sorti par Reims Punk’n’Roll en 2008. Avec les Stupid Jerks, on avait cassé la tirelire pour être de la partie. Quatre titres très honnêtes, mais pas forcément les plus représentatifs de ce son garage-punk rural, rampant, bourré de distorsions, et assez indéfinissable qui caractérisait le groupe - on privilégiera l'écoute (digitale, hélas) du morceau Velveterie, disponible dans les limbes de l'internet (tant que le data-center qui l'héberge n'a pas cramé à son tour).
Normalement, disais-je donc... Parce que l'esprit 'OhmFacom' semble vouloir s'accrocher comme une tique sur un sanglier ardennais. Ainsi, leurs potes parisiens de Dérapage leur ont rendu un vibrant hommage en 2018 avec le titre Ohm Facom (sorti sur le label de Fred 'Périph', les Disques à Rebours), un morceau dont le son est on ne peut plus fidèle à celui du groupe carolomacérien. Les excellents Red Rocket 7 s'activent aussi dans la ville d'Arthur Raimbaud et exploitent avec brio l'héritage 'OhmFacom' en y insufflant une bonne dose de musique surf et d'orgue Farfisa, ou encore the Jungle Shakers et leur rock'n'roll sombre - on espère vraiment pouvoir écouter un jour les enregistrements de ces deux groupes sur disque.
The Sliping Kangooroos connaissent eux aussi très bien cette forte identité rock'n'roll ruralo-ardenaise. Ils ouvraient il y a une quinzaine d'années les bals locaux de leurs grand-frères du OhmFacom. Ils ont ensuite tracé leur propre route, en exploitant le registre du garage-punk indé, sautillant et jubilatoire. C'était jusqu'à ce que la crise sanitaire ne leur roule dessus et n'annihile leurs dernières illusions. Ils se nomment désormais TSK - ça fait tout de suite moins festif - et leurs compositions se font plus synthétiques et froides (on écoutera le glaçant Paradoxe, détonnant morceau d'électro/cold-punk), sans toutefois se départir de leur énergie originelle (Rookie).
Et puis, il y a cette forme d'aboutissement d'OhmFacom avec le groupe Nosocommies. Tom 'Facom' - par ailleurs performeur de planche à lessiver cajun pour le Mighty Tsar - et Crado 'Facom' (qui était aussi à l'époque guitariste pour les Torso Twisters) ne pouvaient pas s'arrêter en si bon chemin. Ils ont laissé Backes à ses peintures, et ont repris le chemin du rock'n'roll avec quelques compagnons.
Nosocommies reprend donc là où OhmFacom s'est arrêté. C'est merveilleusement noir de nihilisme. Ça oscille génialement entre le garage 'facomesque' putride (La Merde) et le punk poisseux et glauque - le tube Lied rappelle aussi la Dérive des Incontinents. Ça éructe même en ardennais (Derche). La France très Profonde, ouais ! Et les gars de Nosocommies en ont encore sous le pied. On écoutera le morceau garage/Oi Fée d'Hiver pour s'en convaincre ! On adore !
Nosocommies et TSK partagent donc ce maxi-Ep, auto-produit - les fans et les curieux pourront se le procurer à la boutique de disques la Plaque Tournante à Charleville - et à tirage très limité. D'ailleurs, chaque pochette est unique. Ils ont pillé les stocks d'Emmaüs, peinturluré des pochettes kitsch de 33tours et posé quelques stickers dessus. Le style punk sauce DIY leur sied bien ! La mienne est une dédicace personnalisée - cocotier, amour sous les tropiques, couché de soleil - et a pour titre Cocktail Tropical. Merci mon Tom ! Tu ne te départis pas de ton humour !
FRUSTRATION - Nowadays / Winds Of Change Sp - BLIND Records - 2023 X
Listening to a new Frustration's record is something like attending a family meeting. We find back that big brother who opened our eyes and ears. We evoke some particularly intense memories with this cousin. We meet again this elegant great-uncle, a true pillar of the family, and admire his guaranteed tastes without any false notes. We laugh with this crazy aunt under anxiolytics. We talk with our working-class uncle, a huge fan of Brassens by the way. We enjoy the same old delicious parental recipes. We seize a little bit more the presence of this benevolent grandmother and this words-stingy grandfather, both godfathers and aggregators of this family, while knowing pertinently that all this will not last forever.
Frustration celebrated its 20th anniversary in 2022. French rock would never have gotten where it is now without this band. Frustration has indeed succeeded in federating the multiple tribes of rock'n'roll that were once impervious to each other, and in bringing together under the same banner the whole generations of rockers. Thus, during the Frustration's wild gigs, the budding rockin' girl rejoices as much as the grumpy garage guy, the forty-year-old fan of indie rock rubs shoulders with the young female goth and the old skinhead, the crusty punk dances with the juvenile girl fan of synthetic post-punk and the thirty-year-old hardcore man... To understand the genesis of the 'Frustration' phenomenon, we won't insult you by advising you to look at the DIY, hedonistic, open-minded attitude of the Parisian clique of the Happy Family, to listen to the bands linked to the Born Bad's stop and to dig into the past of the members of Frustration.
Nothing is to be thrown away in a discography which imposes the respect (5 Lps, 6 singles and 2 maxi-Ep x). To make us wait till the release of its 6th album, Frustration offers us here two new tracks: Nowadays, an energetic and crazy synth/post-punk tune, in the lineage of their Drawback or When Does A Banknote Start To Burn, and Winds Of Change, a cold-punk cover that seems to have been made for Fabrice, the singer of Frustration. The original tune, released in 1983 by the American garage/post-punk band Bruce Joyner & the Plantations, is a very nice discovery. The two tracks, self-produced on the label Blind Records, are once again perfect and meticulous, and delivered with a neat front-cover visual by Arrache-Toi Un Oeil ! We are ready for the next one, always faithful to the band.
Écouter un nouveau disque de Frustration, c'est un peu comme assister à une réunion de famille. On retrouve ce grand frère qui nous a dessillé les yeux et débouché les oreilles. On évoque avec son cousin quelques souvenirs particulièrement intenses. On retrouve ce grand-oncle élégant, aux goûts sûrs et sans fausse note, véritable pilier de la famille. On rigole avec cette tante un peu foldingue et sous anxiolytiques. On abonde dans le sens de ce tonton prolo, fan de Brassens. On raffole toujours de ces mêmes vieilles recettes parentales, délicieusement cuisinées. On profite encore un peu de cette grand-mère bienveillante et de ce grand-père avare en paroles, parrains et agrégateurs de cette famille, tout en sachant pertinemment que tout cela aura une fin.
Frustration a fêté ses 20 ans en 2022. Le rock français ne serait jamais arrivé là où il est sans ce groupe. Frustration a réussi l'exploit de fédérer les multiples tribus du rock'n'roll qui vivotaient autrefois, éparpillées et imperméables les unes aux autres, et de rassembler sous sa bannière toutes les générations de rockeurs. Ainsi, lors de ses concerts sauvages, la rockeuse en herbe jubile autant que le garageux grincheux, le quadra amateur de rock indé côtoie la jeune gothique et le vieux skinhead, le punk crust décrépi trinque avec la fan juvenile de post-punk synthétique et le hard-coreux trentenaire... Pour comprendre la genèse du phénomène 'Frustration', on n'injuriera personne en conseillant de se pencher sur l'attitude DIY, hédoniste, ouverte et touche-à-tout de la petite clique parisienne de la Happy Family, d'écouter les groupes liés à la boutique Born Bad et de creuser le passif des membres de Frustration.
Rien n'est à jeter dans une discographie qui impose le respect (5 Lps, 6 singles et 2 maxi-Ep x). Pour nous faire patienter en attendant son 6ième album, le groupe nous offre ici deux nouveaux titres : Nowadays, morceau de synth/post-punk énervé et déjanté, dans la lignée de leur Drawback ou When Does A Banknote Start To Burn, et Winds Of Change, reprise cold-punk taillée sur mesure pour Fabrice, le chanteur de Frustration. Un morceau initialement sortie en 1983 par le groupe américain garage/post-punk Bruce Joyner & the Plantations - une très belle découverte au passage. Deux titres encore une fois parfaits et millimétrés, auto-produits sur le label Blind Records et livrés dans une pochette au visuel soigné par Arrache-toi Un Oeil! On se tient prêt pour la suite, toujours fidèle au poste.
THE SHAKERS - Shake The Rocks Ep - EL TORO Records - 2023 X
I seriously miss those little disc sessions that our pal Manu Tikimalo x used to prepare for us at the Food Art's of la Cité des Arts, 5 or 6 years ago. During three hours, he used to play, for an audience that was unfortunately often sparse, the whole range of the 50's rock'n'roll he loved: rockabilly, boogie-woogie, rhythm'n'blues... Manu finally left Reunion Island for the hilly, sunny countryside of Provence. There, he became a real and chic hillbilly : always impeccably dressed with his 50's clothes, and between two trips on his LC125 Lambretta, he rocks on his double-bass and rolls with a wild bunch of friends of his kind : the Shakers !
Minimalist drums (snare drum, bass drum, crash cymbal), slapping double-bass, warm and inhabited voice, playful melodies on the electric guitar, clear sound on the acoustic guitar : the Shakers play the real rock'n'roll, the one as vintage as a formica bar counter or a Delfino chair, the one played by Charlie Feathers and Johnnie Burnettes, the one released on Sun and Meteor Records, the one we can listen to on the re-releases of Norton and El Toro Records.
The Shakers' first 4-titles Ep, Shake The Rocks, has naturally landed on the Barcelona label - El Toro Records x has released records of 50's rock'n'roll for almost thirty years. The cover sleeve immediately gives a taste of the content (vintage photo, matte tint, paper grain, picture of the band in a retro car...) and the cuts were recorded in the mythical studio Lightning Recorders in Berlin. Shake The Rocks, Babe !
Elles me manquent sérieusement, ces petites sessions pousse-disques, exclusivement 50's, que l'ami Manu Tikimalo x nous fignolait au Food Art's de la Cité des Arts, il y a 5/6 ans. Il y balançait trois heures durant, pour un auditoire hélas trop souvent clairsemé, toute la palette du rock'n'roll des années 50 : rockabilly, boogie-woogie, rythm'n'blues... Manu a fini par quitter la Réunion pour les contrées vallonnées et ensoleillées de la Provence. Là-bas, il est redevenu un véritable hillbilly chic : toujours looké impeccablement avec des sapes 50's, et entre deux virées en Lambretta LC125, il fait le rock'n'roll avec un groupe de potes du même acabit: the Shakers !
Batterie minimaliste de rigueur (caisse claire, grosse caisse, crash cymbale), 'slap' à la contrebasse, voix chaude et habitée, mélodies enjouées à la guitare électrique, son clair à la guitare acoustique : the Shakers jouent le vrai rock'n'roll, celui aussi rétro qu'un comptoir de bar en formica ou qu'un fauteuil Delfino, celui de Charlie Feathers et Johnnie Burnettes, celui des labels Sun et Meteor Records, celui des ré-éditions de Norton et d'El Toro Records.
Le premier Ep 4-titres des Shakers, Shake The Rocks, vient donc assez logiquement d'atterrir sur le label de Barcelone - El Toro Records x est au service du rock'n'roll 50's depuis pas loin de trente ans. La pochette donne d'emblée un avant-goût du contenu (photo vintage, teint mat, grain du papier, pose du groupe dans une caisse rétro...) et on notera que l'enregistrement a été effectué dans les mythiques studio berlinois Lightning Recorders. Shake The Rocks, Babe !
LES LULLIES - Lullies Sp - ADRENALIN FIX Music/ BACHELOR Records/ BELUGA MUSIC/ HEAD Records/ FOLC Records - 2023 X
The change in the continuity. The formula, if it was badly used in politics, fully applies to the musical evolution of the band les Lullies.
Whether it be with some American garage-punk soundings on their killer hit Don't Look Twice (in 2016) with the 77-punk style à la Dead Boys/Heartbreakers on their self-titled album (in 2018), or with the spirit of the Stooges/New York Dolls on the mid-tempo Dog Food (in late 2018), les Lullies have accustomed us to structure their whole Slovenly Records' releases with a solid base of proto/pre-punk tones and 70's arrangements.
Five years have passed since their last opus - the time for them to develop various side projects (the Grys-Grys, La Découpe x...) and to let this nasty sanitary crisis slip away. Les Lullies are back in good shape with the same 70's recipe, to explore this time the sub-genres of the vintage 79-power-pop (Dernier Soir - the track we discovered on the already mythical compilation Nuits Blanches x) and glam-punk (the cut Pas De Regrets is as killer as any Giuda's hits x!). The French singing brings on these two tracks a delicious touch of French mob-punk-76 à la Soda Fraise. Cock-a-doodle-doo !
Les Lullies have woken up their whole network for the release of this remarkable single : Folc Records x (Spain), Bachelor Records x (Austria), Head Records x (Montpellier), Adrenalin Fix Records x (Bordeaux) and Beluga Music x (Sweden) are all working together. The album Mauvaise Foi, scheduled by the end of May on Slovenly Records, should score this terrific try of the Montpellier-based band.
Le changement dans la continuité. La formule, si elle fut malheureuse en politique, colle en revanche parfaitement bien aux Lullies.
Que ce soit en convoquant le garage-punk américain sur leur tubesque et nerveux Don't Look Twice (en 2016), le punk-77 à la sauce Dead Boys/Heartbreakers sur leur album éponyme de 2018, ou l'esprit des Stooges/New York Dolls sur le morceau mid-tempo Dog Food (fin 2018), les Lullies nous ont habitués à structurer tous leurs morceaux sortis chez Slovenly Records avec une solide base de sonorités et d'arrangements proto/pré-punk 70.
Cinq années se sont écoulées depuis leur dernier opus - le temps de développer divers projets parallèles (les Grys-Grys, La Découpe x...) et de laisser filer cette méchante crise sanitaire. Les Lullies nous reviennent en grande forme avec toujours la même recette 70's, pour explorer cette fois les sous-genres de la power-pop millésimé 79 (Dernier Soir - titre découvert sur la déjà mythique compilation Nuits Blanches x) et du glam-punk (le titre Pas De Regrets est aussi enivrant que n'importe quel tube de Giuda x!). Le chant dans la langue de Molière, non Lully, non Soda Fraise apporte sur ces deux morceaux une touche de mob-punk-76 délicieusement française. Cocorico !
Comme pour le Ep de la Découpe, le réseau des Lullies a fonctionné à merveille pour la sortie de ce remarquable 45 tours: les espagnols de Folc Records x, les autrichiens de Bachelor Records x, les montpelliérains de Head Records x, les bordelais d'Adrenalin Fix Records x et les suédois de Beluga Music x se retrouvent tous ensemble à la manoeuvre. L'album Mauvaise Foi, prévu fin mai, de nouveau chez Slovenly Records, devrait transformer cet essai spectaculaire des montpelliérains.
FLATHEAD - Sunset Girl - SNAP!! Records - 2023 X
About ten years ago, the Italian label Surfin'Ki Records made us discover No Way Out, the first Ep of Tomy & the Cougars. At the same time, we discovered their video clip Punk Radio Stereo x - a garage-punk/ punk-77 nugget à la Briefs/Manikins. A second Ep, This Is Porn, and the Lp Ambush on Dead Beat Records admirably concluded the adventure of this Marseille-based band.
Téo Tomy, the singer of Tomy & the Cougars, heard again the call for rock'n'roll. A fine team of musicians has gathered around him to start a new band, Flathead. A Marseille's all-stars band in fact, as it features members of Aggravation (remember the Eps of the 2006/2008 period, the good days of P.Trash Records, the punk sound à la Vibrators, etc... Antique times, indeed), Calvitie (a nice power-pop/punk-77 band whose album went under my radar in 2013 - a slackening obviously due to my period 'babies'n'nappies'), and the rising young guard from Marseille - Technopolice x, Pogy & les Kéfars x and Parade (whose new Ep, Electric Fear, should be in the air these days).
Flathead offers four smart tracks of quiet power-pop leaning towards pub-rock as well as mod-revival, and whose listening will be ideal during your romantic ride on your Vespa along the Prado beaches, with a beautiful sunset.
For this Ep, with a more than evocative name - Sunset Girl - we meet again the Spanish power-pop label Snap!! Records x, already involved in the release of the Ep of the Rennes-based band Food Fight x. The two bands were also on the compilation Nuits Blanches x on Lollipop Records. French power-pop is on the rise!
Il y a une petite dizaine d'années, le label italien Surfin'Ki Records nous faisait découvrir No Way Out, le 1ier Ep des marseillais de Tomy & the Cougars. Dans la foulée, on découvrait leur clip Punk Radio Stereo x - petite merveille de garage-punk/ punk-77 à la sauce Briefs/Manikins. Un second Ep, This Is Porn, et le Lp Ambush sur Dead Beat Records concluaient admirablement bien l'aventure du groupe.
L'appel du rock s'est à nouveau fait sentir chez Téo Tomy, le chanteur de Tomy & the Cougars. Une fine équipe de musiciens - et pas des moindres - s'est rassemblée autour de lui pour former le groupe Flathead. Véritable 'all-stars band' de Marseille, on y retrouve des membres d'Aggravation (on se rappelle des Eps de la période 2006/2008, des beaux jours de P. Trash Records, du son punk à la Vibrators, etc..., ça ne rajeunit personne, tout ça), de Calvitie (sympathique groupe power-pop/punk-77 dont l'album est pourtant passé sous mes radars en 2013 - un relâchement dû à ma période couches et mômes en bas âges), et de la jeune garde montante marseillaise - Technopolice x, Pogy & les Kéfars x et Parade (dont le nouvel Ep, Electric Fear, paraît ces jours-ci).
Flathead propose quatre titres tranquilles et racés d'une power-pop lorgnant aussi bien vers le pub-rock que le mod-revival, et dont l'écoute se révèlera idéale pour une chevauchée romantique en Vespa le long des plages du Prado sous un magnifique couché de soleil.
Pour ce Ep au nom plus qu'évocateur - Sunset Girl - on re-croise le label power-pop espagnol Snap!! Records x, déjà impliqué dans la sortie du Ep des rennais Food Fight x. Deux groupes présents eux aussi sur la compilation Nuits Blanches x de Lollipop Records. La power-pop française à la vent en poupe !
HOLESHOTS - S/t Lp - ADRENALIN FIX Music/ PIGMÉ Records/ TAKE THE CITY Records/ STRYCKHNINE Recordz - 2023 X
This compilation Nuits Blanches x is once again a good start for this review... The thrilling track All Days All Nights by the band Holeshots from Bordeaux, appeared on it and pushed our curiosity to listen to the entirety of their first album.
Their Lp features 13 cuts full of unbridled, snotty punk'n'roll, brilliant garage-punk soundings, sharp guitars à la Périphérique Est, snarling voices and joyful choruses (Hou hou ! Hou Hou !). Special mention to the two killer hits sung in French, Déconvenue and Ce soir, which could have composed a must-have single. The album was logically released by the Bordeaux-based labels - Adrenalin Fix Music x and Stryckhnine Recordz x - with a good help from Take The City Records x in Madrid and Pigmé Records x, the label from Rhône-Alpes which is not that small anymore.
The garage-punk scene in Bordeaux has written one of the most beautiful pages of the history of the French rock'n'roll since the crew of TV Killers started to mess around there about thirty years ago. Their spirit still reigns over the south-western city, where awesome bands - often inbred bands should we admit - followed one another: the Wonky Monkees, the Jakes, Magnetix, Flying Over, Complications, Wild Zeros, Heartbeeps, the Suzards, Cockpit, Videodrome, Jet Reactions... We must now add Holeshots to this long list.
Oui, oui, encore... La compilation Nuits Blanches x... Le titre franchement emballant, All Days All Nights, des Holeshots de Bordeaux, y figure en bonne place et a poussé notre curiosité à écouter l'intégralité de leur premier album.
On découvre sur le Lp Holeshots 13 titres de punk'n'roll débridé, de sonorités génialement garage-punk, de jeux de guitare tranchants comme du Périphérique Est, de voix hargneuses et de choeurs jouissifs (Hou hou ! Hou Hou!). Mention spéciale aux deux tubes chantés en français, Déconvenue et Ce soir, qui aurait pu composer à eux-seuls un 45 tours incontournable. L'album est logiquement sorti chez des bordelais - Adrenalin Fix Music x et Stryckhnine Recordz x - avec un bon coup de main des madrilènes de Take The City Records x et de Pigmé Records x - le label rhodanien plus si petit que ça.
La scène garage-punk bordelaise n'en finit pas d'écrire l'une des plus belles pages de l'histoire du rock'n'roll français, commencée il y a une trentaine d'années. L'esprit des TV Killers règne en effet sans partage sur la ville du sud-ouest, où d'excellents groupes - souvent consanguins, il faut bien l'avouer - s'y sont succédés : the Wonky Monkees, les Jakes, Magnetix, Flying Over, Complications, Wild Zeros, Heartbeeps, the Suzards, Cockpit, Videodrome, Jet Reactions... Il faudra désormais rajouter Holeshots à cette longue liste.
CHRIS PAL - New Weird Lp - JUVENILE DELINQUENT Records/ BEAST Records/ ROCKERILL Records - 2023 X
Bart De Vraantijk, alias Bart 'the Brats' x must be proud of his past work with his label Frantic City Records when looking at the dynamism of the whole French punk scene. The guy who played in a thousand bands has been a relentless, disinterested activist of the underground garage-punk scene for more than a decade, and has carried up all the young shoots of the French West Coast since the mid-2000's : Flying Over, in which used to play a member of les Lullies, Heartbeeps and Wild Zeros, and their links with Holeshots, Combomatix, whose guitarist recently formed Chris Pal... Just to name the few mentioned in this monthly selection...
Chris Pal ? The solo project from Rennes, which became a full band, has nothing to envy to the best American punk combos of the 2000's: the powerful sounding and the guitar wall are very similar to those of Hex Dispensers, the communicative joy and the 'singalong' refrains remind the Spits, the rhythms are cooked in a Carbonas sauce, and we sometimes wonder if Alex Cuervo is not the singer... The whole thing is punctuated by many vocal arrangements and guitar alterations in the Blank Dogs style, covered by some futuristic synth lines à la Eerie Family x (the Alex Cuervo's heritage, once again ?) or Wizzard Sleeve, and some weirdos effects à la Timmy's Organism - this first album is not called New Weird for nothing. Many references, therefore, for a blowing album. The first 8 synth/garage-punk killer tunes of the Lp are followed by two more soaring tracks - the very progressive TVCC and the experimental Tudi & the Mother Road.
The garage-punk clique of the French Grand Ouest - the Nantes-based label Juvenile Delinquent Records x, guilty for the release of the best French Eps of the 2000's, and Beast Records x, a huge rockin' machine (with more than 300 references in its catalog, a store in Rennes, Rockin' Bones, and a key partnership with the Binik Festival) - gathered around this project, which also features the Belgian punkers of Rockerill Records x from Charleroi (Purrses x, Warm Exit x, Kilkil x, etc..). To make it short, don't miss that record !
S'il en est un qui doit éprouver une certaine fierté à la vue du dynamisme de toute cette scène française, c'est bien Bart De Vraantijk, alias Bart 'the Brats' x. L'homme aux mille groupes, activiste forcené et désintéressé du garage-punk underground, a tenu à bout de bras durant une grosse décennie (au cours des années 2000/2010), toutes les jeunes pousses de la côte ouest française avec son label Frantic City Records : Flying Over, dont on retrouve un membre dans les Lullies, Heartbeeps et Wild Zeros, en lien avec Holeshots, Combomatix, dont le guitariste a récemment formé Chris Pal... Pour ne citer que ceux évoqués dans cette chronique mensuelle...
Chris Pal ? C'est de la balle ! Le projet solo rennais, devenu groupe à part entière, n'a rien à envier aux meilleurs combos punk américains des années 2000 : sonorités et mur de guitare très similaires à ceux d'Hex Dispensers, joie communicative et refrains 'singalong' à la Spits, rythmiques sauce Carbonas, intonations de voix très voisine de celles d'Alex Cuervo... Le tout est ponctué par une multitude d'altérations de voix et de guitares trafiquées façon Blank Dogs, de lignes de synthé futuristes à la Eerie Family x (Alex Cuervo, la encore) et Wizzard Sleeve, et d'effets 'weirdos' à la Timmy's Organism - ce premier album ne s'appelle pas non plus New Weird pour rien. Un tombereau de références, donc, pour un véritable coup de cœur. Les 8 premiers morceaux synth/garage-punk du Lp sont suivis par deux titres plus planants - le très progressif TVCC et l'expérimental Tudi & the Mother Road.
La clique garage-punk du Grand Ouest - le label nantais Juvenile Delinquent Records x, responsable des meilleurs 45tours français des années 2010, et la machine Beast Records x (de plus de 300 références en catalogue, la boutique Rockin' Bones à Rennes et un partenariat-clé avec le Binik Festival) - s'est rassemblée autour de ce projet, sur lequel on retrouve également les belges du Rockerill x de Charleroi (Purrses x, Warm Exit x, Kilkil x). Bref, ne passez pas à côté de ça !
LITOVSK / HININ - Split EP - BAD HEALTH Records/ DANS LE VIDE/ DONNEZ-MOI DU FEU/ GOING POSTAL Records/ HIDDEN BAY Records/ MEDICATION TIME/ SENSELESS ACTS OF ANGER - 2023 X
Ready for some politics ? We rarely talk here about the French punk microcosm that wanders around the autonomous squats and other self-managed places. However, we cannot deny the constructive approach of the French anarco-punk movement - the legitimate child of libertarian activism and punk rock. Nor its formative and educational role for many people within the DIY rock community, even if sometimes, on the contrary, its ideological positioning may look irritating.
Because if anarchism remains an ideology - thus to be classified in the harmful field of the political belief, with its batch of sectarianism, disgusting intransigence and suicidal martyrs - it remains undoubtedly the least worst of all ideologies. Maybe because it has ever wanted to give a central place to the individual within the collectivity. And above all, maybe because it has ever stood up against the most abject forms of absolute authoritarianism during the last two centuries - against the peremptory republicanism during La Commune, against Bolshevism in Kronstadt and Ukraine, against fascism and communism in Spain, or even recently, against the ultra-liberalism of the G20 or the Turkish imperialism and its Islamist corollary of the EI in the autonomous region of Rohingya and Sinjar. This deep anchorage in the Contemporary History remains fascinating and all those lost battles of the small against the strong explain for a large part the vague sympathy we can feel for this single ideology.
But let's come back to the (black) topic of the French libertarian punkers. The Froggie anarcho-punk scene has also ever aroused my curiosity because of its geographical proximity, its independence, its deviance and its intellectual appropriation of the different punk trends. We could talk about the beginnings of l'Étincelle in Angers and the listening of Heyoka, the Informers and Civil Agression when I was far younger; about the libertarism attitude of the screamo-hardcore and D-beat scenes, to be linked with my readings of Rad Party and the numerous concerts in the social centers of Reims at the beginning of the 2000's - I have excellent memories of Amanda Woodward for instance; or about the two/three funny gigs I saw in the so-cold la Miroiterie in Paris.
The 2010's have seen the rise of a few labels linked with anarco-punk or so - Destructure Records, Symphony Of Destruction, Build Me A Bomb, Senselesss Acts Of Anger x, etc... - as well as the emergence of a myriad of DIY, underground and furiously independent micro-labels - Dans le Vide x, Donnez-moi du Feu x, Medication Time x, Bad Health Records x, Going Postal and Hidden Bay Records x could be named here. These activists would tell you much better than I could about the amazing libertarian wave of intellectualized Oi and emotional post-punk that has been sweeping the country for a few years. They would certainly evoke outstanding bands such as Traître x, Kronstadt, Syndrome 81, Barren?, Oi Boys, Litige, Zone Infinie, Under 45, Litovsk, HININ...
Those last two bands, Litovsk x and HININ x, share this split-Ep with two emo-post-punk tracks each - if we can call this sub-genre that way. The guitars have a typical sound of the 80's (Pariapunk, Haine Brigade...), the singing is deep and inhabited, the lyrics are black, desperate and full of emotions, and the two cover songs are personal and quite unexpected (Baston by Bérurier Noir, on the Litovsk side, and Rêve d'Adolescent - a French version of Teenage Kicks by the Undertones on the HININ's side). Both bands come from working class cities. Brest for Litovsk - we'll note the wink to the Great History (the Brest-Litovsk treaty of 1918, the recognition of Ukraine by the Central Empires and the constant will of the Ukrainians to get forever rid of the Russian imperialism - such an up-to-date topics indeed...), while HININ – an allusion to this caste of marginalized people considered as 'sub-humans' at the time of the medieval Japan - comes from Tulle, in the center of France. Two major groups of a scene that we would like to have much more time to explore.
Une fois n'est pas coutume, on va causer politique. On parle rarement du mouvement punk français issu du microcosme des squats autonomes et autres lieux auto-gérés. On ne peut pourtant nier la démarche généralement constructive de l'anarco-punk, enfant légitime du militantisme libertaire et du punk rock. Ni son rôle formateur, voire éducatif pour nombre de personnes au sein de la communauté du rock DIY, mais aussi, à contrario, son positionnement parfois un brin irritant et ses propos trop souvent idéologiques.
Car si l'anarchisme reste bien une idéologie - donc à ranger dans le domaine néfaste de la croyance politique - avec son lot de sectarisme, d'intransigeance gerbante et de martyrs suicidaires, elle reste sans doute la moins pire des idéologies. Le fait d'avoir toujours voulu redonner une place centrale à l'individu au sein du collectif. Et surtout, de s'être toujours dressée contre les formes d'autoritarisme les plus abjectes et absolues des deux derniers siècles - contre le républicanisme péremptoire sous la Commune, le bolchévisme à Kronstadt et en Ukraine, le fascisme et le communisme en Espagne, ou même encore récemment, contre l'ultra-libéralisme du G20 ou face à l'impérialisme turc et son corolaire islamiste de l'EI au Rohingya et au Sinjar. Cet ancrage profond dans l'Histoire Contemporaine, et ces combats perdus d'avance des petits contre le fort, demeurent passionnants et expliquent en grande partie la vague sympathie éprouvée pour cette seule idéologie.
Mais revenons-en à nos moutons (noirs) du punk libertaire. La scène anarco-punk française a toujours su éveiller ma curiosité de part sa proximité géographique, son indépendance, sa déviance et son appropriation intellectuelle des différents courants du punk. On pourrait parler des débuts de l'Étincelle à Angers et de l'écoute d'Heyoka, the Informers et autres Civil Agression durant ma vie de jeune adulte; des milieux libertaires du screamo-hardcore et du D-beat, à mettre en lien avec mes lectures de Rad Party et les nombreux concerts dans les MJC rémoises au début des années 2000 - je garde d'excellents souvenirs d'Amanda Woodward et consorts par exemple; ou encore les deux/trois soirées dans la glaciale Miroiterie à Paris.
Les années 2010 ont vu la montée en puissance de quelques labels assimilés à l'anarco-punk - Destructure Records, Symphony Of Destruction, Build Me A Bomb, Senselesss Acts Of Anger x, etc... - ainsi que l'émergence d'une myriade de micro-labels DIY, underground et furieusement indépendants - Dans le Vide x, Donnez-moi du Feu x, Medication Time x, Bad Health Records x, Going Postal et Hidden Bay Records x peuvent être cités ici. Ces activistes vous parleront largement mieux que moi de cette étonnante vague libertaire de Oi intellectualisée et de post-punk émotionnel qui balaie encore le pays. Ils évoqueront très certainement des groupes marquants tels que Traître x, Kronstadt, Syndrome 81, Barren?, Oi Boys, Litige, Zone Infinie, Under 45, Litovsk, HININ...
Litovsk x et HININ x partagent justement ce split-Ep avec chacun deux titres d'émo-post-punk - si on peut appeler ainsi ce sous-genre. Les guitares résonnent ici comme un écho des années 80 (sonorités typiques à la Pariapunk, Haine Brigade...), le chant y est profond et habité, les textes noirs, désespérés et bourrés d'émotions, et les deux reprises sont personnelles et assez inattendues (Baston de Bérurier Noir, côté Litovsk, et Rêve d'Adolescent - version francisées du Teenage Kicks des Undertones sur la face HININ). Les deux groupes sont issus de villes ouvrières. Brest pour Litovsk - on notera au passage le clin d'oeil à la Grande Histoire (le traité de Brest-Litovsk de 1918, la reconnaissance de l'Ukraine par les Empires Centraux et cette volonté des ukrainiens, déjà, de se débarrasser définitivement de l'impérialisme russe - c'est tellement d'actualité, tout ça...), tandis qu'HININ - allusion à cette castes de marginaux considérés comme des 'sous-hommes' à l'époque du Japon médiéval - vient de Tulle, dans le centre de la France. Deux groupes majeurs d'une scène qu'on aimerait avoir le temps d'explorer davantage.
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