The musical approach of this 4-pieces band from Grenoble is pretty unusual : a fast drum’s tempo on most of the songs backs up the piercing lines of a perky 80’s vintage synthesizer, which seems to debate with a heady round-notes bass. The nearly parlando style vocals sound poetic and formally phrased, the singer cleverly juggles with French words. No guitar around there ! French synth punk and dark wave at its best !
The lyrics, without being gloomy and depressive, are clearly melancholic and highly emotional. They mostly deal with the inability to find the right words when speaking (Baragouiner, J’trouve Pas Mes Mots), the social inadaptation (Disquette, Pas ma Soirée) , the healthy "don’t care" attitude when facing the way other people are thinking of you (Privilégié, Apparences), and all those daily indecisions, recurring obsessions or disturbing missed-acts that are constantly been re-played, over and over, by our troubled minds (Fixation, Mon embarras). The eponymous track jumps on the nostalgic experiment of the rural "working class" summer jobs, while Les Hauts Plateaux, with its Love Will Tear Us Apart similar serenity, talks about the quiet haven found in the loneliness of the Vercors’ mountains. That was the ideal soundtrack for the reading of the last Seth comics book, Clyde Fans !
To close up this Taulard’s review, have a little check on Yves Bernard, the newly side-band of the singer. A demo-tape was released by the Future Folks Records’ post-punk crew in Lyon, and the few songs sound like our beloved Warum Joe.
Fuir, partir, s'échapper ou se rendre… Au delà d'un champ lexical lié à l'évasion et à la taule, le titre Fuir de Taulard m'a toujours semblé être une métaphore de la vie et de la mort, au sens shakespearien du terme : le seul échappatoire à la Grande Faucheuse reste en effet la fuite. S'arrêter ou abandonner signifie mourir, impossible de lutter contre cela. On se fait toujours violence pour aller de l'avant, en essayant éventuellement de poursuivre, pour l'agrément ou la vanité, quelques vagues idéaux. Le morceau Fuir, c'est donc tout simplement un résumé du sens profond de la vie.
C'est Boris, mon pote kepon, qui m'avait fait découvrir, il y a quelques années, ce titre entêtant et au combien réaliste. Il était extrait du premier EP du groupe, Frankreich Katastrophe, enregistré en 2013, et avait été suivi, l'année suivante, par le LP Les Abords du Lycée, sorti sur Et Mon Cul, C’est Du Tofu? (d'ailleurs, on n'oubliera pas de soutenir une dernière fois ce label, qui ferme définitivement ses portes après une décennie d'activisme rock'n'roll), puis par un split 10'' en 2016 avec Ultrademon. Après quatre années d'absence, les quatre compères de Grenoble sont enfin de retour avec le LP auto-produit (Broderie Records) Dans La Plaine.
L'approche musicale de Taulard est assez peu banale : le tempo est généralement rapide, et les mélodies sont assurées par un synthé, au son aigu et vintage - très années 80 -, auquel répond une basse aux lignes claires et arrondies. Pas de guitare ici. Le chanteur jongle habilement avec les mots, d'une manière très poétique, plutôt parlée et en français... Bref, du synth-punk/dark wave à la française, comme on l'adore !
Les paroles, sans être glauques ou dépressives, sont clairement cérébrales, mélancoliques et bourrées d'émotion. Elles abordent l'impossibilité de trouver les mots justes (Baragouiner, J’trouve Pas Mes Mots), l'inadaptation sociale (Disquette, Pas ma Soirée), le blindage obligatoirement affiché pour faire face aux autres (Privilégié, Apparences), mais aussi, toutes ces indécisions quotidiennes, ces obsessions récurrentes et ces actes manqués qui vous pourrissent inlassablement le cerveau (Fixation, Mon embarras). Sur le titre éponyme, le chanteur nous plonge avec nostalgie dans ses expériences passées, tandis que sur Les Hauts Plateaux, dont la sérénité apparente rappelle le Love Will Tear Us Apart de Joy Division, il nous parle de sa quête de solitude et de quiétude sur les plateaux du Vercors. S'il fallait rapprocher ce groupe d'un équivalent littéraire, le nom de Seth(Clyde Fans, George Sprott...) me viendrait directement à la tête.
Pour en finir avec cette chronique, on n'hésitera pas à poser une oreille attentive sur le nouveau projet du chanteur, Yves Bernard, dont les morceaux et le son semblent lorgner du côté de Warum Joe. Une K7 démo a déjà été sortie par l'équipe post-punk de la région lyonnaise, Future Folks Records.
LEWSBERG - Through The Garden SP - Self-Released - 2020 x
Lewsberg x, a 4-pieces Dutch band, claims its love for daily life’s snapshots and un-important things (garden and nature on this single), and tries, in its lyrics, to be as far as possible from any opinions or feelings. A mix of cold rationality, emotion-free distance, but generous nihilism, that can be found on this last single.
Through The Garden, on the A-side of the 7" , has a raw, un-changing and punctuated tempo, the bass lines are hypnotic, melodious and chanting, the rhythm guitar gives a mathematic 2-chords gimmick full of notes’ alteration – beware the pinky finger’s cramp - and the short, simple solo guitar sounds quite dissonant and almost noisy. The nonchalant English vocals, which are more talkative than sung, complete the picture.
This song could both evoke the late 60’s proto-punk song White light/White Heat (Velvet Underground), the post-punk lay-out of the Interview Of The Cosmo Cleaners (Minneapolis Uranium Club) and the math rock What Burns Never Returns album (Don Caballero).
Nature, on the B-side, is a short and a slow folk song that sounds a bit like a melancholic Jonathan Richman.
The Rotterdam band is pretty prolific, as it has already released two singles, two LPs and a bunch of cassettes for the last three years. For information, the single edition of Through The Garden is shorter that the one on the In This House Lewsberg's LP.
Une rationalité froide, un détachement à l'épreuve de toutes émotions et opinions : Lewsberg clame avec force son amour pour les petites choses de la vie, les instantanées simples du quotidien (la nature, les jardins... pour le présent single) et le nihilisme contemplatif.
Le titre de la face A, Through The Garden, possède une dimension toute mathématique : un tempo brut, marqué et millimétré, une basse hypnotique et chantante, des gimmicks planants et répétitifs à la guitare rythmique - deux notes pas plus, mais avec une multitude d'altérations, attention à la crampe du petit doigt ! -, une voix nonchalante et un chant anglais particulièrement phrasé. Seuls les solos à la lead-guitare, vaguement dissonants et noisy, apportent de la fioriture au titre.
On pense à la fois au morceau proto-punk White light/ White Heat du Velvet Underground, à l'excellent final de Interview Of The Cosmo Cleaners des post-punkers du Minneapolis Uranium Club et au math-rock de Don Caballero (What Burns Never Returns, par exemple).
Sur la face B, Nature est un court morceau folk à la Jonathan Richman. Le groupe de Rotterdam est en plus prolifique. En moins de trois ans, Lewsberg a déjà sorti deux 45 tours, deux albums, et quelques cassettes. Pour information, la version single de Through The Garden est plus courte que celle de l'album In This House.
COLLISION - Immortels SP - UVPR VINYLES - 2020 x
The Breizh town of Nantes - be careful, man, slippery introduction! - hosts a pleasant Oi scene : a rather united rock & punk family, many gigs’ places (la scène Michelet, les Ateliers de Bitche, la Lune Froide or the long-missing Au Chien Stupide…), some active organizers and labels (Une Vie Pour Rien ?, Naoned Kicks…), and a few great band - the Headliners, Teenage Hearts and Collision, which all seem to share a common love for mid-tempo Oi rhythms, catchy 80’s street-punk bass lines, heady power-pop guitar riffs, pretty melodious vocals and jovial hooligans choirs.Collision applies this tasty recipe on this two-songs single, that UVPR Vinyles x had lately the good idea to release. Whether it be in the sound, in the elegant gimmicks on the piercing guitar solo, or in the topics dealing with their ways of life’s pride (Immortels), the time that flies by (La Vie S’échappe), or even the football and the other urban stories featuring on their 2019 demo-tape, the musical connexion to the Swiss band Vanilla Muffins will jump to the ears of any Oi lovers. And as the lyrics are in French, a single slogan comes to mind : la Oi Sucrée Vaincra !!!
Nantes, en Bretagne (whaou ! Si ça, ce n'est pas une introduction polémique !). Nantes, donc, héberge une scène punk/Oi plutôt plaisante : une famille rock'n'roll relativement unie, de nombreux lieux de concert (La Scène Michelet, Les Ateliers de Bitche, La Lune Froide, Au Chien Stupide…), des assos et des labels actifs (Une Vie Pour Rien?, Naoned Kicks…) et de chouettes groupes (the Headliners, Teenage Hearts, Collision...), qui semblent tous partager le même amour pour la Oi mid-tempo et ses lignes de basses 80's, ses riffs frôlant la power-pop, ses chants plutôt mélodiques et ses choeurs hooliganesques.
Collision applique avec brio cette recette sur les deux titres de ce premier simple, que UVPR Vinyles a eu la bonne idée de sortir cette année. Que ce soit avec le son, les solos de guitare perçants ou les sujets abordés - le mode de vie underground (Immortels), l'horloge qui tourne (La Vie S’échappe), ou encore le football et les autres aventures urbaines de leur cassette démo de 2019 -, l'affiliation musicale avec la Oi sucrée du groupe suisse Vanilla Muffins sautera aux oreilles averties de n'importe quels fan de Oi. Autant dire que c'est tout simplement excellent ! Sugar Oi Will Win ?