HOWLIN' JAWS - Heartbreaker / Goodbye Sp - LE CEPE RECORDS - 2021 X
In the mid-tenies, three handsome young boys flipped up the Parisian rock'n'roll scene with their punchy shows and their classical, but classy 50's sound : double bass and warm voice of the singer, jovial vocals, energy and freshness at every stage... The trio band Howlin' Jaws applied the recipe on its first three singles - funny to check back nowadays their interview on the 2016 first issue of La Nouvelle Revue Instructive - and finally recorded a maxi-EP, Burning House, which seemed to announce a more modern turn in their musical approach.
We're finding them back where they left us three years ago : if the 50's frame still remains, the powerpop, 60's beat and mod's influences are now more extensive, the bass often substitutes the double bass and discret keyboard parts may sometimes appear. This new single offers two terrific love songs - yeah, heartache gives wings ! : the highly danceable Heartbreaker and the Shadows-ian ballad Goodbye. A loving « modernist 50's » touch to put alongside with the Pacifics' and Televisionaries' recent records...
So... A killer single on Le Cèpe Records x (we already crossed the road of this uprising Parisian label last year with the first LP of DeeDee and the Abracadabras), a national tour last spring as a backing band for the multi award-winning theater play Electre des Bas-fonds by Simon Abkarian (a family member of the singer?), and coming next, a fully-awaited first LP, produced by Liam Watson... Isn't 2021 the rebirth year for Howlin' Jaws ?
Au milieu des années 2010, trois jeunes rockeurs, élégamment sapés et un brin charmeurs, retournèrent en quelques concerts enfiévrés le milieu du rock’n’roll 50's parisien. La recette ? Classique mais efficace : jeu de contrebasse énergique, riffs de guitare sympathiques, voix habitée du chanteur, mais surtout, une bonne humeur, une fougue et une fraîcheur à rapprocher de leur jeunesse… Le trio Howlin' Jaws sortit dans la foulée trois 45 tours, avant d'enregistrer en 2018 un maxi-Ep, Burning House, qui semblait annoncer une orientation plus 'moderniste' de leur approche musicale. C’est intéressant de se replonger aujourd’hui dans leur interview parue dans le premier numéro de La Nouvelle Revue Instructiveen 2016. On y mesure tout le chemin parcouru.
Les voici donc de retour, là où ils nous ont laissés il y a trois ans : si la base 50’s reste toujours prégnante, les influences power-pop, 60’s et mods sont davantage mises en avant, la contrebasse s'efface peu à peu devant la basse et quelques lignes d’un discret synthé apparaissent parfois. Ce nouveau simple, paru sur Le Cèpe Records (label auquel on doit l'excellent Lp de DeeDee and the Abracadabras), offre deux titres simplement parfaits (les chagrins d’amour donneraient-ils des ailes ?) - le très dansant Heartbreaker et la ballade Shadows-ienne Goodbye. Deux morceaux qui dépoussièrent le genre et qu'on peut classer aux côtés des derniers disques des Pacifics et des Televisionaries.
2021 aura été une année particulièrement riche pour les Howlin' Jaws: ce 45 tours, donc, à ne pas manquer, mais également une tournée nationale, au printemps dernier, pendant laquelle ils ont assuré l'accompagnement musical d'Electre des Bas-fonds, pièce de théâtre multi-primée de Simon Abkarian (un membre de la famille du chanteur ?). Un premier album très attendu (produit par Liam Watson) devrait également voir le jour d'ici peu.
PRISON AFFAIR - Demo II Sp - ERSTE THEKE TONTRÄGER - 2021 X
After having lately said a few words on some Aussie DIY punkers (Gee Tee, Satanic Togas, Mainframe, Disco Junks, the Ghoulies, Headlice...), and some worldwide other ones (Snooper from Nashville, Zoids from Teramo, or Ero Guro from Diest), the digging of the international lo-fi punk scene steers us this time to Barcelona, Spain, to meet Prison Affair.
The crazy trio band launches, on this Demo II Ep, four wacky songs to turn one's nutty brain upside down : unbridled, fast tempo and overdriven, breathtaking bass lines, lo-fi guitar sound - sounding like a dirty, old synthesizer - and continuous, quick guitar solos, which seem to nag, on a mocking way, the screaming, camp voice of the singer, English/Spanish lyrics and the minimalist art cover both linked with jail topics (sex in prison, freedom deprivation, invitation to dream & travel...).
Initially out on La Parca Records last year, the second demo tape of the band was re-released on vinyl by Erste Theke Tonträger x (by the way, check the European versions of Legless Records' fav ones : Stiff Richards, COFFIN...). A split Ep Prison Affair/ Research Reactor Corporation was also in the air this summer on the German label. No doubt that the Spanish band will feature on a (forthcoming?) third GTRRC compilation !
On ne se lasse pas de creuser toujours plus en profondeur cette scène punk lo-fi/DIY contemporaine qui squatte régulièrement notre platine : les australiens de Gee Tee, Satanic Togas, RRC, Disco Junks, Headlice... Les italiens de Zoids, les suédois de KGB et Atomic Eater, les américains de Snooper, etc... Petit focus sur un nouveau trio, de Barcelone cette fois : Prison Affair.
Musicalement parlant, on tient là un magnifique spécimen de egg-punk. Une espèce de dinguerie sauvage, de folie propre à vous retourner le cerveau, émanent des quatre morceaux du Ep Demo II : le tempo est débridé et la basse effrénée, le son de guitare sonne comme un vieux synthé pourri, des solos de guitare indiscontinus viennent vous narguer sans arrêt, le chanteur hurle comme un damné d'une voix efféminée des textes en lien avec l'aliénation carcérale (privation de liberté, invitation au rêve, sexe en prison...), tandis que le dessin de pochette en rajoute une dose sur ce thème. Il doit s'en passer de drôles de choses, dans la tête de ce type...
Parue initialement sur La Parca Records l'an passé, la seconde cassette-démo de Prison Affair vient d'être ré-éditée en vinyle par les allemands d'Erste Theke Tonträger (à noter que ce label est en train de sortir les versions européennes des derniers disques de Legless Records et d'AntiFade Records. Un split-Ep Prison Affair/ Research Reactor Corporation est également prévu à l'automne. Ça ne m'étonnerait pas qu'après cela, ces espagnols se retrouvent sur le troisième volet (hypothétique pour le moment) des compilations GTRRC.
Musicalement parlant, on tient là un magnifique spécimen de egg-punk. Une espèce de dinguerie sauvage, de folie propre à vous retourner le cerveau, émanent des quatre morceaux du Ep Demo II : le tempo est débridé et la basse effrénée, le son de guitare sonne comme un vieux synthé pourri, des solos de guitare indiscontinus viennent vous narguer sans arrêt, le chanteur hurle comme un damné d'une voix efféminée des textes en lien avec l'aliénation carcérale (privation de liberté, invitation au rêve, sexe en prison...), tandis que le dessin de pochette en rajoute une dose sur ce thème. Il doit s'en passer de drôles de choses, dans la tête de ce type...
Parue initialement sur La Parca Records l'an passé, la seconde cassette-démo de Prison Affair vient d'être ré-éditée en vinyle par les allemands d'Erste Theke Tonträger (à noter que ce label est en train de sortir les versions européennes des derniers disques de Legless Records et d'AntiFade Records. Un split-Ep Prison Affair/ Research Reactor Corporation est également prévu à l'automne. Ça ne m'étonnerait pas qu'après cela, ces espagnols se retrouvent sur le troisième volet (hypothétique pour le moment) des compilations GTRRC.
FRUSTRATION - So Cold Streams / Oddities Sp - BORN BAD RECORDS - 2021 X
IPCC catastrophic reports, rationality blown up everywhere by unfounded beliefs, pandemia and conspiracy, hate and madness, etc... That was on yesterdays' news and it reoccurs everyday, ad infinitum. The current time aren't ideal for any hopes or faith in humanity ! How not to sink then into despair and collapsology ?
But, good news at least, Frustration, one of our fav' French band, is still around and gives us the best soundtrack for this No Future movie : Oddities stands as a masterpiece, full of post-apocalyptic French poetry, electro-darkness beats and insanity.
Coldness of the waves, goth/indus soundings and madness again : the second song, So Cold Streams, reconnects us to Insane, the opening song of their 2019 fifth album, which name was already So Cold Streams. A booster injection - trendy thing nowadays indeed - to make us remind that our five frustrated guys are ready for some new adventures x. The Arte national broadcast of their show at the Hellfest (From Home) Festival x recently proved again their full ability.
Les rapports catastrophiques du GIEC, le recul permanent de la raison devant de pitoyables croyances, la pandémie et son corollaire le complotisme, la haine et la folie... Les titres des journaux débordent de toute cette fange 'No Future', et l'époque actuelle est peu porteuse d'espoir et de foi en l'Homme. Comment alors ne pas sombrer dans le désespoir et la collapsologie ?
Frustration, groupe français toujours incontournable, nous fournit en tout cas la meilleure bande-son de ce très mauvais scénario: Oddities apparaît comme une pièce maîtresse du groupe, de part la place faite à la poésie apocalyptique, à la noirceur et à la démence. Le morceau, chanté pour une fois en français, dénote particulièrement dans leur répertoire.
So Cold Streams, avec son ambiance glacée, ses sonorités indus et gothiques, sa folie latente... se situe dans la parfaite continuité du morceau Insane, qui ouvrait leur cinquième album paru en 2019 (dont le nom était d'ailleurs... So Cold Streams). Un lien qui nous rappelle une évidence : les cinq frustrés sont toujours présents et prêts pour de nouvelles aventures. Leur concert du Hellfest (From Home), filmé récemment et diffusé sur la chaîne nationale Arte, a d'ailleurs prouvé de nouveau toute l'étendue de leur talent.
LAST QUOKKA / FALSE COBRA - The West Ghosts Split Ep - STOCK RECORDS - 2021 X
Next station, Perth, Western Australia. It may be the most isolated city in the world, where people live three hours behind* the capitale, it, however, didn't prevent some local ballsy rock bands to jump on the bandwagon of the Aussie greasy, fast tempo punk family, alongside with the Legless Records wild crews (Stiff Richards, Jackson Reid Briggs & the Heaters, Cutters, COFFIN...).
The four guys in Last Quokka aren't any novices of course - a foolproof social awareness, many shows, 3 Eps and two albums self-released by Stock Records x for half a decade (by the way, their last one, Unconscious Drivers, had a European issue on the French label Mass Productions in 2020) - but regarding to their previous releases, they seem to have reached an upper level, the sound of the two new songs (Justice / System and Gina / Ruper) seems much tougher, the onward bass lines more pervasive, the guitar plans, alternating post-punk quick solo and loud death-punk walls of guitar, seem more balanced, the punctuated voice more aggressive and the political lyrics more subtle. It works great !
On the False Cobra's side, Freo Doctrine and Antichrist - the first two tracks ever released on vinyl by the band - sound like two over-boosted hard-rock/ punk'n'roll songs, and seem to be there to back up that damned good screamo-hardcore voice, coming straight from the guts as we love, of the drummer/singer. Same question as for Last Quokka, regarding the evolution of their sound since their previous digital releases : did they sign something with Satan ?
Prochaine station : Perth, Western Australia. L'une des villes les plus isolées au monde. Ça n'a pas empêché quelques punk graisseux du cru de sauter dans le train en marche de la famille australienne du rock sévèrement 'burné' et sauvage, aux côtés des Stiff Richards, Amyl & the Sniffers, Jackson Reid Briggs & the Heaters, Cutters, COFFIN....
Les quatre gars de Last Quokka sont loin d'être des novices : de nombreux concerts, trois Eps et deux Lps (auto-produits sur Stock Records, avec d'ailleurs une ré-édition de leur petit dernier de 2020, Unconscious Drivers, sur le label français Mass Productions), et une conscience politique à toute épreuve. Mais avec les deux titres proposés sur ce Ep (Justice/System et Gina/Ruper), le groupe semble avoir atteint un niveau supérieur : le son est plus dur, la voix plus agressive, les textes semblent plus subtils, la basse davantage mise en avant, et l'équilibre entre les plans guitare, alternant 'mur de guitare' et solos courts façon post-punk australien, bien mieux balancé. L'atmosphère est particulièrement tendue, et ça fonctionne à mort !
Sur la face False Cobra, les deux morceaux Freo Doctrine et Antichrist mélangent habillement punk'n'roll endiablé, hard-rock sur-vitaminé et hard-core énervé, et semblent avoir été spécialement taillés pour la voix du chanteur/batteur, hurlée, qui vient du plus profond des tripes. On adore ! Les deux titres sont les tout premiers enregistrements gravés sur vinyle par les False Cobra, et au regard de l'évolution musicale de leur son depuis leurs enregistrements digitaux, on se pose la même question que pour leur compatriote des Last Quokka: ont-ils donc tous signé un pacte avec le Diable ?
DOCTOR LOOMIS AND THE FREAKIES - Unplugged In The Cemetary Ep - Self-released - 2021 X
Look at that ! That old pal Max - the ultimate Monster Klub's fan - still slaps the double bass with his two friends, and they're back with a new record ! Isn't that a call to return to Reims someday and share a few beers in the pubs ?
The trio band Dr Loomis & the Freakies has been playing his swampy psychobilly tunes for a decade : galopping rhythm, efficient riffs, clear sound on the guitar, cavernous voice and a definite redneck side with some basic freaky topics. A Cd demo first, then a LP, Freakyland Sanatorium, released in 2014 by the yesterday’s local punk heroes Adrenaline Records, a Split 10" with Delirium Tremens... and now, this self-released 4 songs-EP - two original compositions and two covers (Johnny Cash & Woody Guthrie !), all played unplugged ! Watch out guys, with the Mighty Tsars playing cajun music around too, Reims is going to turn into a real, festive bayou!
Talking about the Mighty Tsars, here comes the final touch... The guitarist/singer of the band (and ex- of the so-beloved Torso Twisters !), Mister Buzz/Guru, drew the art cover of the record with his inimitable style. Everybody into rock'n'roll does know his clear-line work (Larsen Records releases, gigs' flyers, parodies of some movie pictures, etc...).
Non, mais regardez-moi qui voilà! C'est ce bon vieux Max - le genre fan ultime du Monster Klub - qui martyrise toujours sa contrebasse, et vient de sortir un nouveau disque en compagnie de ses deux potes de Dr Loomis & the Freakies. Ne serait-ce pas là un appel à retourner partager quelques bières à Reims un de ces quatre ?
Le trio joue depuis une dizaine d'années un forme de psychobilly qu'on pourrait qualifier de marécageux : si l'ensemble reste plutôt classique (rythmique galopante, guitare claire, voix caverneuse...), il traîne autour de leur projet une atmosphère fort plaisante de 'rednecks' de la Nouvelle-Orléans.
Après une démo, un Lp (Freakyland Sanatorium, sorti en 2014 par les gloires locales d'Adrenaline Records), un split-10'' avec Delirium Tremens, ils viennent de sortir ce Ep 4 titres joué 'unplugged' et proposant deux compositions et deux reprises (Johnny Cash & Woody Guthrie!). Avec leurs potes rémois du Mighty Tsars, qui sont sur le créneau de la musique cajun, Reims n'est-elle pas en train de se transformer en un véritable bayou festif !?
D'ailleurs, Mister Buzz/Guru, le guitariste/chanteur des Mighty Tsars(et ex des géniaux Torso Twisters), a dessiné la pochette du disque avec son style inimitable (tout le monde connait son travail en ligne-claire, qu'on a pu croiser régulièrement sur de nombreux disques de Larsen Records, des flyers, des affiches parodiant des films de genre...)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire