jeudi 3 mars 2022

Gigs' Reviews : A night in Marseille (Part II) - Technopolice, La Maison Hantée - 26th of Novembrer 2021



Technopolice



(...) x
The disruptive dive back into the gloomy streets of Marseille, was a total contrast with the moving, perched show of Yann Cleary, and with my peaceful, quiet stay in the Provence hinterland of the week.

The British Post-Punk Generation.

I had reached Moutiers the previous sunday after a long journey from La Réunion. Behind the cypress-lined alley, and laying amidst the grapevines, the truffle trees and the lavander fields, the old, stately Ségries' monastery was waiting for its visitors. The valley around, with its autumnal sparkling colors, seemed to have fallen asleep since the very first cold days of the sunny Provence. Everything stood like a call for self-reflection, loneliness and letting go. 
Unfortunately, I was around for some compulsory work, and the timetable remained pretty busy. If the job session happened to be cool anyway, the hardest thing was, in fact, to bear all the talks of my colleagues, and show a minimum of interest to their so exciting life. You know, dealing with social relations, and taking things upon oneself in order not to be seen as a sociopath. In one word : socialization. What happened in Moustiers should stay in Moustiers. But something had remained in my mind since.

During one of those evenings, when the local rosé wine was flowing and easing the tongues to wag, two of my English referents, both in their late fifties, depicted me their new-wave/post-punk youth in England. Both had those shiny stars glittering in their eyes and a happy nostalgia for their most glorious years... 
The punk background of the first one still sweated out of her general eccentricity and musical tastes. She used to be part of the band Soft Cell in Leeds. You know, the Tainted Love band ! Tainted Love Woww howw howw woww
The other one, looking like a kind of smart sixty-years-old Princess Diana, whispered with a knowing smile full of wonder, that the Haçienda's years in Manchester had been her best ones ever. She undoubtedly must have made beat many hearts with passion...

Ain't that funny to see how the punk movement, and all the following waves (post-punk, new wave, and the first steps of electro-punk...), managed to catch a whole generation of young British people ? This turning point in musical history is just fascinating.

Technopolice, La Maison Hantée X

So... At the end of a whole week of enforced socialization, I was pretty close to alcoholism, and let's say it, in the perfect misanthropic mood for a jaded punk trip in Marseille, before my return flight to the Indian Ocean. The moving showcase of Yann Cleary at the Lollipop Music Shop had offered a nice prelude, but it was high time to leave the place and to steer towards the Noailles' district, where the local marvelous band Technopolice was going to have a show. And I wasn' going to miss that for anything !

I had discovered the band a few months earlier thanks to the Teckels/Anteenagers' guitarist, whose journeys to the Southern city were quite frequent. 
With just a few relevant live captures on internet, Technopolice had managed to turn me upside down ! The four young guys of the crewwere young and gifted, their sound was a perfectly refreshing mix of raw garage-punk and 70's acid-rock, and their live performance seemed pretty vivid and festive. They reminded me some lost French bands (the Last Rape Of Mr TeachOhmFacom, etc...),or some new sick ones, such as Red Rocket 7 and Dee Dee & the Abracadabras.
By the way, they have just recorded three digital tunes. Don't miss thedamned killer hit Just A Day ! Andit would be a shame not to release a 7 inch single of that song someday.

My arrival in the students' district of Noailles happened to be kind of a surprise, a relief should I say, after my firm-steppedwalk through the coldest and glumiest streets of the town : the place was bright, teeming and roaring, and it finally managed to make me cope a bit with the city. 
The rock pub La Maison Hantée was standing there, fully packed with happy students, jovial revelers, gothic pretty girls and old hard rockers, all gathered there for Technopolice... At the very first song of the band, the whole crowd started to pogo-dance and jump everywhere. I knew, by then, that the gig was going to be brilliant, and to stand as one of the few remaining delights able to chase away the darkness of my no-future thoughts.



Technopolice



(Suite... x)

Le retour brutal dans les rues d'un Marseille glauquissime et perturbant marqua un contraste net avec le concert, intimiste et vaguement planant, donné par Yann Cleary, ainsi qu'avec le séjour, plus que paisible, que je venais de passer dans l'arrière-pays provençal.

La Génération du Post-Punk Britannique.

J'étais arrivé à Moustiers le dimanche précédent, après un long voyage depuis la Réunion. Derrière l'allée de cyprès, et reposant au beau milieu des vignes, des truffières et des champs de lavande moissonnés, le vieux monastère de Ségriès, massif et imposant, attendait ses visiteurs. La vallée, aux alentours, encore illuminée par les mille feux de l'automne, semblait s'assoupir sous la douceur d'un soleil provençal qui n'en finissait plus d'hésiter à s'éteindre dans l'hiver. Tout résonnait comme un appel à la solitude, à l'introspection et au lâcher-prise.
Pourtant, le travail m'attendait, et il était du genre collectif. Et s'il y a bien un truc pénible à gérer pour moi, c'est bien ça, le collectif... Montrer un minimum d'intérêt pour la vie de ses congénères, supporter les discussions, prendre sur soi et essayer de dissimuler un caractère proprement individualiste, et limite "sociopathe"... Ce qui s'est passé à Moustiers restera à Moustiers. Mais il est une chose qui m'a, un soir, particulièrement frappé.

Pendant une de ces soirées de sociabilisation, alors que le rosé local coulait à flot et aidait à délier les langues, deux de mes référentes anglaises, la soixantaine passée, me parlèrent de leur jeunesse. Toutes deux avaient la même étincelle brillant au fond des yeux, le même plaisir et une même nostalgie heureuse à évoquer les années les plus riches et les plus glorieuses de leur vie... Celles de l'explosion du post-punk et de la new-wave, au début des années 80, au Royaume-Uni.
Le passé d'ex-punkette de la première transpirait encore à travers une excentricité vestimentaire, toute britannique pourrait-on dire. Elle avait, à l'époque, régulièrement accompagné sur scène le groupe Soft Cell de Leeds. Oui, oui, le fameux Tainted Love ! Elle en était...Étant devenue par la suite une inconditionnelle des Pogues et de la musique irlandaise, elle ne manqua pas de nous produire au violon quelques versions (d)étonnantes de ce morceau. Tainted Love, Woww howw howw woww! 
La seconde de ces dames, avait la classe et le physique qu'aurait pu avoir Lady Diana à soixante ans. Elle avait chuchoté, avec un merveilleux sourire entendu, que les soirées de l'Haçienda à Manchester, avaient été les meilleurs moments de sa vie. Elle avait dû en faire chavirer un paquet, des cœurs...

Quand on y réfléchit, c'est quand même fascinant de réaliser l'impact que le punk, et tous les mouvements affiliés qui ont suivi (post-punk, Oi, new wave, électro-punk...), ont eu sur une génération entière de jeunes anglais. On mesure encore difficilement l'ampleur de ce tournant musical.

Concert de Technopolice à La Maison Hantée X

Quoiqu'il en soit, au bout de cette semaine d'intense sociabilisation, je frôlais l'alcoolisme et la misanthropie, j'étais d'humeur plutôt blasée, et mentalement paré pour une virée punk dans la cité phocéenne, avant mon retour dans l'hémisphère Sud.
Le concert de Yann Cleary à la boutique Lollipop avait été une belle introduction, mais il était désormais temps de passer aux choses sérieuses, et de se diriger vers le quartier de Noailles, où le groupe punk local Technopolice allait se produire en concert. Et pour rien au monde, je n'allais manquer ça !

J'avais découvert ce groupe quelques mois plus tôt, grâce au guitariste des Teckels et d'Anteenagers, dont la publicité régulière sur les groupes marseillais me permettait de jauger la scène de cette ville. 
En quelques vidéos trouvées sur le net, Technopolice avait réussi à me convaincre. Les quatre garçons étaient jeunes et talentueux, j'adhérais totalement à leur son, un mélange à la fois brut et rafraîchissant de garage-punk et d'acid-rock des 70's, et leurs concerts semblaient assez festifs et très vivants. Ils me faisaient penser à quelques groupes que j'avais pu croiser une quinzaine d'année plus tôt (the Last Rape Of Mr TeachOhmFacom, etc...), et il semblait régner dans leur concert le même genre d'atmosphère que sur ceux des Red Rocket 7 de Charleville, ou des parisiens de Dee Dee & the Abracadabras.
Technopolice a récemment mis en ligne trois morceaux. Allez faire un tour sur leur bandcamp pour vous faire une idée. Et ce serait d'ailleurs une honte de ne pas sortir un 45 tours du tubesque Just A Day ! Ce titre est une bombe !

Mon arrivée dans le quartier de Noailles fut une surprise, voire même, quelque part, un soulagement, après ma traversée, d'un pas rapide, des rues glauques et glaciales qui le ceinturaient. L'endroit était chaleureux et coloré, vivant et bruyant, grouillant d'une jeunesse joviale et insouciante. Ce lieu finirait-il par me réconcilier enfin avec cette ville ?
Le bar rock La Maison Hantée s'y trouvait, bouillonnant d'étudiants heureux, de fêtards joyeux, de jolies filles au look gothique et de vieux hard-rockeurs, tous réunis pour le groupe Technopolice... Dès les premiers accords du groupe, toute cette foule se lança, d'un seul et même élan, dans un pogo généralisé. Je compris, dès lors, que le concert allait être terrible, et que ce moment privilégié allait rester longtemps en moi, comme un de ces rares moments de grâce, propices à chasser la noirceur omniprésente de mon pessimisme.

* OTH





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire