Monday 6 December 2021

Gigs' Reviews : A night in Marseille (Part I) - Yann Cleary at Lollipop Music Store - 26th of Novembrer 2021



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The freezing Mistral wind was blowing over the city. The central district, where I had booked a room, was offering the vision of an end of the Western civilisation : neglected buildings, pervasive poverty, invading dirtiness, loads of homeless, starving migrants begging for some food... Was that what was remaining from the second town of France ? A kind of Third World city? Add to this that Zemmour, the neo-fascist guy who would probably become the next French president, was also in town, blaming all politicians and shouting after fifty years of French social-democratic carelessness, and the punk frame was all set down. 


Lollipop Music Shop

Between two wobbly buildings covered with scaffolds and forestays, the little Lollipop Music Shop x was still standing up, facing up the global collapse. Rock'n'roll was said to be the last adventure of the modern world, wasn't it ? The shop was the kind of friendly, warm place that immediately made me feel better : good music, associative bar with regular customers, trays full of 7inch vinyls, nice talks with the shop seller, a rocker in his late forties who was trying to weigh my taste :
- What's that record behind you ?
- Oh, that's the Olivensteins, one of the best French punk band, ever! A must-have !
- Well, not this one... The one alongside...
- Ah ok, désolé ! That's a French singer, he sings like Daho, he used to sing in a rather unknown punk band a few years ago.
- Gossh ! You describe me the guy in Police Control, don't you ? May I check that, please ?
Et Cetera... I even managed to leave there the very last copies of the first issue of my fanzine. 

I also had the uninhibited joy to discover that the pocket book Pachuco Hop (Mono-Tone Editions, 2020) had finally been released. It was the compilation of all the disillusioned, but so hilarious rock'n'roll reviews, written by Pascal Escobar in the French fanzine Dig It ! The author, who used to play the guitar in Bleifrei and Gasolheads, was part of a new generation of French writers who had roamed the punk slums since the early 90's : Frédéric Ploussard (Mobylette, Babelio Ed.), Thierry Pelletier (Les Rois du Rock, Libertalia Ed.)...

Talking about Bleifrei, Gasolheads, Sugarfix... All those bands from Marseille had released their first records on Lollipop Records in the late 90's and I had discovered them via the mailorder list of Dialektik Records when I was a huge fan of Zabriskie Point. A bunch of great 77-punk records followed (the Hatepinks, the Neurotic Swingers, the Wild News' compilations, the Briefs' re-releases, the Aggravation...) and definitely broadened my disc collection, before I moved to some more international labels... 

Yann Cleary's Show.

With the night, a small crowd of rockers with grey hair gathered in the shop for the showcase of the local artist Yann Cleary, a smart looking-like guy with a humble, kind attitude. He played a 45-minutes set of sensitive pop and intimist folk, while standing-alone with his guitar and singing, with a perfect English accent, some epic adventures from his lost life in Japan. The whole thing had the pleasant side of some nostalgic songs of Jonathan Richman, coupled with the voice of the singer of Supergrass. Special mention for the banjo play of his most famous song NES My BFF. He released his first Lp, Tokyo, in 2015 on Sounds Like Yeah ! Records x, the label of Laurent Garnier himself and two friends of him.

The disruptive dive back into the gloomy streets of Marseille, was a total contrast with the moving, perched show of Yann Cleary, or with the peaceful, quiet stay in the Provence hinterland of the week.





Un Mistral glacial soufflait sur la ville. Le quartier, pourtant assez central, dans lequel j'avais loué une chambre, offrait une image de fin de civilisation : partout, des bâtiments délabrés, des détritus jonchant les trottoirs, une pauvreté rampante, des bataillons de sans-abris et de migrants affamés, mendiant honteusement quelques piécettes pour survivre... C'était donc ça, la seconde ville de France ? Une ville totalement tiers-mondialisée ? Ajouter à cela que Zemmour, un journaliste aux idées néo-fascisantes, et qui avait toutes les chances de devenir le futur président d'une République plus que chancelante, était en déplacement dans la ville ce jour-là, fustigeant cinquante années de négligence sociale-démocrate et vilipendant toute une classe politique, responsable à ses yeux du déclin de la France, tout en offrant quelques doigts d'honneur bien dressés à quelques rares opposants, et le cadre était posé pour une soirée qui s'annonçait pleinement nihiliste et No-Future.


La Boutique Lollipop Music.

Entre deux immeubles branlants, couverts de barres d'étais et d'échafaudages, la boutique Lollipop Music semblait pourtant encore résister à l'écroulement généralisé. Le rock'n'roll n'était-il pas la dernière aventure du monde civilisé *?
C'était ce genre de d'endroits, accueillants et chaleureux, qui vous faisaient immédiatement vous sentir un peu mieux : de la bonne musique, un bar associatif, des clients réguliers, des bacs remplis de 45 tours, quelques bavardages avec un patron, rockeur à la quarantaine bien tassée, qui essayait d'évaluer mes goûts :
- Oh, c'est quoi ce disque derrière vous ?
- Ça, c'est la ré-édition du 45 tours des Olivensteins, un grand classique du punk français...
- Oui... Enfin, pas celui-là. L'autre, à côté...
- Ah ok, désolé ! C'est Ray Jane, un français qui chante comme Daho, il jouait dans un p'tit groupe punk il y a quelques années.
- Sans dec ? C'est pas le chanteur de Police Control ? Je peux le voir?
Et Cetera... J'avais même réussi à lui laisser les toutes dernières copies du premier numéro de mon fanzine...

Immense plaisir, aussi, d'y découvrir que Pachuco Hop avait enfin été publié (chez Mono-Tone Editions, en 2020). C'était une compilation de toutes les chroniques rock'n'roll que Pascal Escobar avait publiées dans le fanzine Dig It!. Il s'agissait de nouvelles particulièrement désabusées, avec déjà en toile de fond une ville de Marseille complètement déglinguée, écrites avec une écriture vive et caustique. L'auteur, qui avait été guitariste au sein des Bleifrei et de Gasolheads, semblait enfin émerger, aux côtés de toute cette génération d'écrivains qui avaient écumé les bas-fonds de l'underground du punk français depuis le début des années 90 : Frédéric Ploussard (Mobylette, Babelio Ed.), Thierry Pelletier (Les Rois du Rock, Libertalia Ed.)...

Juste un petit mot, en passant, sur les Bleifrei, Gasolheads, et autres Sugarfix... C'est justement chez Lollipop Record que tous ces groupes avaient sorti leurs premiers disques au milieu des années 90. Je m'étais pris cette vague punk marseillaise en pleine face, entre autre grâce à la distro de Dialektik Records, à une époque où je ne jurais que par les Zabriskie Point. D'autres excellents groupes punk 77, sortis sur le même label, et avait ensuite sensiblement étoffé ma collection de disques naissante : les Hatepinks, les Neurotic Swingers, les compilations Wild News, les ré-éditions des Briefs, les Aggravations...

Yann Cleary en concert.

Avec la nuit, une petite foule de rockeurs, aux cheveux grisonnants, commença à se rassembler dans la boutique pour le showcase de Yann Cleary
L'artiste local, la petite quarantaine sans doute, avait à la fois une allure très élégante et un air humble et affable. Il se lança rapidement, debout, seul avec sa guitare, dans un set émouvant de 45 minutes, mélangeant musique pop sensible et folk confidentielle, en chantant en anglais, avec une voix à la Supergrass et un accent parfait, les épisodes amoureux d'une vie passée au Japon, et qui semblaient désormais tristement révolus.
On retrouvait, dans son univers, un peu ce côté plaisant et empreint de nostalgie, des morceaux de Jonathan Richman
Enfin, mention spéciale à NES My BFF, sans doute son meilleur morceau, exécuté d'une main de maître au banjo. Le titre, dont on peut voir le clip vidéo sur le net, figurait sur son premier album, Tokyo, sorti en 2015 sur Sounds Like Yeah! Records, le label de Laurent Garnier lui-même (et de deux de ses potes).

Le retour brutal dans les rues d'un Marseille glauquissime et perturbant marqua un contraste net avec le concert, intimiste et vaguement planant, donné par Yann Cleary, ainsi qu'avec le séjour, plus que paisible, que je venais de passer dans l'arrière-pays provençal.








Tuesday 16 November 2021

Turning Round On The Turntable : La Découpe, Food Fight, Mini Skirt/C.O.F.F.I.N., Set-Top Box, Men & Health




LA DECOUPE - Inadapté Ep - WANDA Rec,  BELUGA Rec, GHOST HIGHWAY Rec, ADREANLIN FIX MUSIC, PIGME Rec - 2021 X

La Découpe

Garage punk is like the Phoenix, it’s always ready to be reborn from its ashes. It has ever been the same old story for almost 60 years, but each time, it was such a delight ! A bunch of young, broke losers in their mid-twenties, decide to start a local garage punk band to face boredom and an off-putting musical offer, organize some vivid gigs for their alter-egos and build strong DIY connections, release some records on small labels, and finally, a few killer' bands emerge, gain an international recognition and revive a breathless dynamic.
The story happened once again in the mid-tenies in the southern part of France : the meeting of the Beaten Brats from Lyon, Tomy & the Cougars from Marseille, the Silly Walks from Montpellier, the Ravelin's punkers in Toulouse, the Suzards from Bordeaux, etc... ended up with a new wave of killer bands that swept Europe in just a few months. Among the others: the Lullies (garage punk'n'roll), the Scaners (garage/synth punk), the Grys-Grys (psyche/garage - check their damned good last album, just out on Norton Records)... That was just before the pandemia. 
La Découpe, coming straight from that background, is the new punk rock project of some of those guys. For the co-release of this first Ep, the band re-activated its labels' network in Germany (Wanda Rec. x), Spain (Ghost Highway Rec. x), Sweden (Beluga Rec. x) and France (Adrenalin Fix Music xPigmé Rec. x). The forthcoming (?) European tours should be hot and wild.
They perfectly know what the 77-punk French-touch means : Calcinator, Soda Fraise, Electrodes... and all the following bands digging that seam (La Flingue - by the way, the Gasolheads/Hatepinks' singer drew the cover -, Périphérique Est, Asphalt...) aren't really far. The nervous voice of the singer and the French lyrics, dealing with the daily loose and the decadence of an offset life, fully stick with the fast tempo and the wall of guitars. I ain't got no job, no love, no hope and no fear, says in a few French words the singer. Yeah, love, love, love for that kind of shit !

Le garage, c'est un peu comme le Phénix qui renaît de ses cendres. Cela dure depuis 60 ans, et la même petite histoire se reproduit à chaque fois : quelques jeunes - vingt/vingt-cinq ans tout au plus, souvent fauchés et désoeuvrés, rongés par l'ennui et fatigués d'une offre musicale peu réjouissante - décident de monter des groupes de rock, organisent des concerts pour leurs alter-egos, établissent de solides connections DIY et auto-produisent leurs disques. Généralement, quelques groupes émergent de ce chaudron, gagnent une notoriété nationale, parfois internationale, et ravivent une dynamique qui semblait à bout de souffle.
L'histoire s'est à nouveau répétée au milieu des années 2010 dans le grand sud de la France. Les protagonistes s'appelaient alors les Beaten Brats (Lyon), Tomy & the Cougars (Marseille), the Silly Walks (Montpellier), the Suzards (Bordeaux), etc... et ont donné naissance à une nouvelle vague de groupes terribles, qui ont balayé l'Europe en quelques mois : les Lullies (garage punk'n'roll), the Scaners (garage/synth punk), les Grys-Grys (psyché/garage - au passage, ils viennent de sortir un excellent album sur Norton Records)... C'était juste avant la pandémie. 
Les membres de la Découpe viennent directement de ce microcosme. Pour la production de ce premier Ep, ils ont ré-activé leurs réseaux de labels en Allemagne (Wanda Rec.), en Espagne (Ghost Highway Rec.), en Suède (Beluga Rec.) et France (Adrenalin Fix Music, Pigmé Rec.).
Le groupe maitrise parfaitement cette touche punk-77 typiquement française, celle des Calcinator, Soda Fraise, Electrodes, etc... et de tous ces combos qui ont creusé ce même sillon par la suite : la Flingue - d'ailleurs, le chanteur des Gasolheads/Hatepinks est l'auteur de cette belle pochette - Périphérique Est, Asphalt, etc... La voix nerveuse du chanteur et les paroles, en français, traitant d'inadaptation sociale et de vie décalée - pas de boulot, pas d'amour, pas d'espoir, pas de peur, scande le chanteur - sont raccord avec le tempo rapide et le style musical. Ouais, on adore ce genre de truc.


FOOD FIGHT - #1 Ep - SNAP !! Records - 2021 X 

Food Fight

France again ! Something seems to happen nowadays in many provincial cities, many awesome bands into 77-punk, powerpop, garage punk and postpunk bands are popping up everywhere. A good news for sure ! Isn’t that a rebirth of the national punk scene ? The (no) future will tell us...
Foodfight is a four-pieces band from Rennes, Brittany, and they play a really stylish mix of mod revival (Merton Parkas, Long Tall Shorty, the Cigarettes...) and 79-powerpop (the Nerves, the Boys...), with a perfect British accent and some really classy, clean tunes. They aren't any novices of course, as some of them also play in the Ready-Mades (soul garage), Abuse (melodic Hxc) or the Headliners (melodic Oi), without forgetting 103 Pogo (I used to love that rock'n'Oi band in the early noughties !).
For the release of their first 4-songs Ep, they landed on Snap!! Records x, the Spanish label dedicated to international powerpop (the Speedways, the Reflectors, More Kicks...). A label that should open a few gates to them. We’ll follow that carefully !

Vous ne la sentez pas, vous, cette effervescence dans nos provinces françaises? Il y flotte en ce moment comme un petit air d'ivresse très rock'n'roll. Tous ces groupes, tapant dans le punk-77, la power-pop, le garage-punk et le post-punk, qui surgissent partout en même temps, semblent annonciateur d'un beau renouveau de la scène punk française. Le (no-)futur nous le confirmera...
Du côté de Rennes, en Bretagne, le groupe Foodfight offre, lui, un séduisant mélange de mod-revival (Merton Parkas, Long Tall Shorty, the Cigarettes...) et de power-pop millésimé 79 (the Nerves, the Boys...), avec des mélodies très élégantes et en prime, un accent anglais parfait. Le combo ne débarque pas de nulle part, puisqu'on y retrouve des membres des Ready-Mades (soul-garage), Abuse (hardcore mélodique) et des Headliners (punk-Oi), sans oublier 103 Pogo, groupe rock'n'Oi dont la démo nous avait fait craquer au tout début des années 2000.
Pour la sortie de son premier Ep 4-titres, Foodfight a atterri sur Snap!! Records, label espagnol dédié à la power-pop internationale (the Speedways, the Reflectors, More Kicks...). Un label qui devrait donc leur ouvrir quelques portes. À suivre de très près.


MINI SKIRT / C.O.F.F.I.N - S/t Ep - Self Released - 2021 X

Mini Skirt / COFFIN

Check that front picture of the 7inch ! A six-pack, some dirty flip-flops and a bright sun - it looks like my daily life on Reunion Island ! - are for sure the best supports to deal with those two Aussie bands, featuring some greasy punkers playing with guts’n’balls !! But this doesn't prevent them from making a stand on political issues linked to the Aboriginal question, and paying respect to that people on the inner sleeve's notes.
Mini Skirt is a four-pieces band from Byron Bay, NSW. 
Two years ago, the Untitled track, standing on the Born Bad 20th Anniversary compilation (Les Disques Mauvais Garçons) showed us a band that could easily handle with the sound of Cosmic Psychos as well as the one of Eddy Current Suppression Ring. A big, loud sound with a really pleasant Aussie postpunk side ! 
After a first album (the self-released Casino Lp, lately re-released in Europe by Erste Theke Tonträger), the tendency seems to prevail on these two new songs : the skinned-alive voice, coming straight from the guts of the screamo-singer sounds more aggressive, and the powerful wall of guitars, sharper on the fast-tempo song DIY Nightmare, remains highly emotional, with continuous high-tones notes, on the mid-tempo tune Bag Of Bones.
Mini Skirt earns a good place alongside the latest Last Quokka, Jackson Reid Briggs & the Heaters and Stiff Richards' records.

Talking about the crews embedded on Legless Records' ship… The four guys in C.O.F.F.I.N. are closely linked to the Melbourne label, as it released the second Lp of the band last year.
The sound ? C.O.F.F.I.N. - Children Of Finland Fighting In Norway, the name says it all, even if they're from Sydney ! - makes us travel in a world of highly punchy hard rock, trashy punk and sweaty pits. Think Black Sabbah, Motörhead... with a singer barking his lyrics. Special mention to the awesome song City Sun.
And don't forget to check back the surprising Buzzcocks-like guitar riff (it sounds like a fast version of  Harmony In My Head !) on their terrific song Be Gone, put out in 2019 on Bargain Bin Records, the Chats’ label. The Australian punk scene seems to be a small world in a giant country. How the hell do they manage to have so many amazing bands ? 

Non mais, regardez-moi la pochette de ce Ep ! Un pack de six, des savates-deux-doigts miteuses et un soleil radieux - on dirait une photo de notre quotidien réunionnais ! En tout cas, l'ambiance est bien posée pour aborder ces deux groupes australiens tapant dans le punk-rock gras, velu et 'burné'. On notera au passage que cela ne les empêche pas de prendre position en faveur des aborigènes (lire l'hommage rendu à ce peuple au dos de la pochette, en rapport avec la récente Déclaration d'Uluru).
Les quatre membres de Mini Skirt viennent de Byron Bay, NSW. Il y a deux ans, le titre Untitled, figurant sur la compilation Born Bad 20th Anniversary (Les Disques Mauvais Garçons), nous avait fait découvrir un groupe capable de s'approprier aussi bien le son des Cosmic Psychos que celui d'Eddy Current Suppression Ring. Du gros son, donc, mais avec quelques notes bien plaisantes de post-punk australien! 
Après un premier album autoproduit, Casino, récemment réédité en Europe par Erste Theke Tonträger, la tendance semble donc se confirmer avec les deux nouveaux titres de la face Mini Skirt : la voix d'écorché vif, venant du fond des tripes, gagne en agressivité, les guitares s'articulent en un puissant mur de son, mêlant distorsion tranchante et mélodies claires, tandis que l'enchaînement continu de notes aiguës apporte ce caractère émotionnel propre au post-punk australien. La rythmique alterne rapidité (DIY Nightmare) et mid-tempo (Bag Of Bones). Avec tout cela, Mini Skirt mérite une bonne place aux côtés de Last Quokka, Jackson Reid Briggs & the Heaters et Stiff Richards.
En parlant des poulains de l'écurie Legless Records... Les quatre gars de C.O.F.F.I.N. sont, eux, étroitement liés au label de Melbourne (Legless Records a sorti le deuxième Lp du groupe l'année dernière). Le son ? C.O.F.F.I.N. - Children Of Finland Fighting In Norway, le nom en dit long sur leur musique, même si le groupe est de Sydney - mélange hard-rock pêchu et punk trashy. On pense à Black Sabbah, Motörhead et Turbonegro. Le chanteur aboie ses paroles et ça tabasse méchamment dans les pits moites de leurs concerts. Le clip vidéo du furieux City Sun en est la preuve. On en profitera au passage pour se ré-écouter le terrible morceau, Be Gone, sorti en 2019 sur Bargain Bin Records - le label des Chats - et son surprenant riff à la Buzzcocks (Harmony In My Head !). 
La scène punk australienne semble être un monde si petit dans un pays proprement gigantesque. Comment diable font-ils pour avoir autant de groupes incroyables ?


SET-TOP BOX - Max Headroom Ep - POLACKS Rec. WEATHER VANE Rec. - 2021 X

Set-Top Box

There's another guy in Sydney who took advantage in the past lockdowns to record lots of lo-fi tunes ! The relentless and prolific Tee-Vee Repairmann (Gee Tee, Satanic Togas, RRC...) is back with his minimalist disco/synth-punk solo project, Set-Top Box. He already recorded, in just a few years, a few demo tapes, a split EP with RMFC on Goodbye Boozy Rec., and a first LP, released by Erste Theke Tonträger - the German label being once again in all the good plans.
His Max Headroom's Ep features four highly danceable songs with drum machine, weirdos computer games' sounds, synthesizers, smart guitar parts, and a distinctive lo-fi voice. It was co-released by the French label Polaks Records x (involved in the French editions of Vintage Crop, Lymes, Hooper Crescent, Basic Shapes, the Floaties...) and Weather Vane Records x (another Geelong's label).

En voilà un autre, d'australien (de Sydney plus précisément), qui semble avoir bien profité des confinements successifs pour enregistrer tout un tas de petites pépites lo-fi ! Le prolifique Ishka Meades, alias Tee-Vee Repairmann (Gee Tee, Satanic Togas, RRC...) revient avec son projet solo disco/synth-punk minimaliste Set-Top Box. En à peine quelques années, il a enregistré sous ce nom une poignée de démos, un split Ep avec RMFC (sur Goodbye Boozy Rec.), et un premier LP (sorti chez Erste Theke Tonträger - le label allemand se retrouve une fois de plus dans les meilleurs plans).
Max Headroom propose quatre morceaux très dansants, avec, en vrac, de la boîte à rythmes, des sons de jeux vidéo, des lignes de synthé weirdos, des merveilles de simplicité et d'intelligence à la guitare et une voix lo-fi caractérisée. Le Ep a été co-édité par le label français Polaks Records (impliqué dans les éditions françaises de Vintage Crop, Lymes, Hooper Crescent, Basic Shapes, the Floaties...) et Weather Vane Records (un autre label australien de Geelong).


MEN & HEALTH - Heroin On Reality TV Ep - LEVANDE BEGRAVD Rec - 2021 X

Men & Health

Shitty music for shitty people ! The inner sleeve's quotation warn the listeners that the three Danish & Spanish guys (& girl) in Men & Health (two guitarists, a bassist and a drum machine for the rhythm) don't seem to take life too seriously. The minimalist lyrics are spit in continuous loops and those damned stupid slogans remain in the head the whole day, thanks ! 
Five songs are laying on the vinyl. Right On! and Freezing Cold have that foolish, lo-fi post-punk sound that the Minneapolis Uranium Club and Vintage Crop used to have in their early years. Heroin On Reality TV and Planet Made Of You are two brilliant, jumpy, quirky garage punk songs - something close to the French Pierre & Bastien. The last ballad, Getting Up At Noon, left me quite puzzled.
The record was released by the Swedish label Levande Begravd x in Gothenburg (by the way, the band Kristen Resning also seems amazing!). Thanks to Tremendo Garaje x and his YouTube channel for the discovery of Men & Health. Digging further down to find some new nuggets is a never-ending, but so fascinating quest, that gives a real sense to life.

Shitty music for shitty people ! Voilà l'auditeur prévenu. Cette citation, légère, est glissée à l'intérieur de la pochette et rappelle que les deux Danois et l'Espagnole de Men & Health (deux guitares, une basse et une boîte à rythmes) ne prennent pas la vie trop au sérieux. Les paroles minimalistes et stupides - ces satanés slogans éructées en boucle, qui traînent dans la tête toute la journée (merci, hein!) - en sont une preuve supplémentaire. 
On tient là quatre morceaux de choix. Right On! et Freezing Cold ont ce petit côté post-punk délicieusement lo-fi et 'eggy' qu'on adore chez Minneapolis Uranium Club ou le Vintage Crop des débuts. Heroin On Reality TV et Planet Made Of You sont deux morceaux de garage-punk, brillants, sautillants, avec de jolies notes d'excentricité, et qui sonnent un peu comme ceux de nos défunts Pierre & Bastien. On ne peut qu'adorer. La dernière ballade, Getting Up At Noon, m'a par contre laissé perplexe.
Le disque est sorti sur le label suédois Levande Begravd, de Göteborg (au passage, on écoutera les excellents Kristen Resning) On remerciera la chaîne YouTube Tremendo Garaje pour cette belle découverte des Men & Health. L'exploration du monde du garage-punk est une quête sans fin, mais reste tellement fascinante. Elle apporte un vrai sens à notre vie.










Wednesday 20 October 2021

Shut Up And Play The Music Fanzine #2 Out !




Vanity, down time, loss of money on one side, passion and pride on the other ! Here comes the second paper issue of Shut Up & Play The Music. 
The fanzine : 50 hand-numbered issues, 60 pages each, all professionally printed in black & white, written in French and compiling the reviews of the blog during those last two Covid years (2020/21)! If ever you want to know everything about the current International Punk waves, get yours !

De la passion ? Oui ! Du temps sacrifié ? Bien sûr ! De l'argent de perdu ? Aussi ! De le vanité ? Un peu ! De la fierté ? surtout ! 
Le voici ! Le nouveau Shut Up & Play The Music #2 est disponible ! 50 exemplaires, numérotés à la main. 60 pages imprimées professionnellement en noir et blanc, écrite en français et compilant les deux années du blog en période Co-vidaire (2020/21).
Pour (presque) tout connaître de la Grande Internationale du punk rock actuelle, demandez vite le votre ! Cheers !



Fanzine #2


Friday 15 October 2021

Compilation : Worlwide League of Punk Jerks 2 ! (2021)




Let's go for a new compilation of killer punk & rock'n'roll tunes from all around the world. They tingled our eardrums in 2021, made us dance and yell, and stood as the fav' ones, at Shut Up & Play The Music, during those weirdos CoVid times !

All the bands are referenced on every track, so, listen to their other songs, check the reviews and interviews, buy some records to their labels, and between two sanitary episodes, support them live ! 
I make no business on this Deezer comp’, but if ever you want to be removed from it, whatever the reasons, just ask!
Now, just click on the link below and enjoy the full shit ! Cheers !


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01 - Vintage Crop - Life & Times - Upset! the Rhythm/ Anti-fade Rec.
02 - Last Quokka - Justice - Stock Records
03 - Jackson Reid Briggs & the Heaters - Too Many Years - Legless 
04 - False Cobra - Antichrist - Stock Records
05 - Sweet Reaper - Like The Way - Alien Snatch Records
06 - The Unknows - Would You Wait For Me - Bargain Bin Rec - 2020
07 - Crocodylus - Social Climber - Bargain Bin Records - 2020
08 - Howlin' Jaws - Heartbreaker - La Cèpe Records
09 - The Delta Bombers - Give Em' All - Bickerton Records
10 - Pamela & the Andersons - Pamela's Theme - Sayor/Run Run Rec
11 - Spodee Boy - Dress The Part - Goodbye Boozy Records
12 - Alvilda - Cinéma - Alien Snatch Records
13 - Pogy & les Kéfars - Dans Ma Parka - Bitume Rugueux/ No Front Teeth/ Crapoulet Rec.
14 - The Suttles - Pied Au Plancher - Les Disques à Rebours
15 - Bart & the Brats - Growing Old With You - Chickpea Records
16 - The Sex Organs - Where's My Dildo - Orgastic Records
17 - Prison Affair - Black Caiman - Erste - Erste Theke Tonträger 
18 - Zoids - Running Man - Goodbye Boozy Records
19 - Satanic Togas - Strange Attraction - Goodbye Boozy Records
20 - Tee-Vee Repairman - Bad Taste - Urge Records/ Warttmann Inc. 
21 - Atomic Eaters - Hope U Die Too - No Front Teeth/ Helvete's Kitchen/ No Fidelity Rec.
22 - KGB - Wave Of Crime - No Front Teeth/ Helvete's Kitchen/ No Fidelity Records
23 - Warm Drag - Your Thunder And Your Lightning - Six Tonnes De Chair Rec.
24 - Marie Mathématique - Holopherne - SDZ Records
25 - The Cherry Pies - Liqueur Amère - Spooky/ Beast/ Schmalzgrub Rec.
26 - Frustration - Oddities - Born Bad Records
27 - Dr Loomis & the Freakies - I Ain't Got No Home - Self Release




Thursday 23 September 2021

Turning Round On The Turntable : Tee Vee Repairmann, Alvilda, V/A Spasmes du Hasard, Vintage Crop




TEE VEE REPAIRMANN - Patterns Ep - URGE RECORDS/ WARTTMANN INC. - 2021 X

Tee Vee Repairmann

What's the common thread between Gee Tee, Satanic Togas, Set-Top Box and Research Reactor Corporation ? The four Aussie bands, part of the vibrant synth/garage-punk scene of Sydney, share the same member, Ishka Meades, whose solo side-project and stage names are better known as Tee Vee Repaimann.
After the already promising song New Promotion, a Hubble Bubble's cover that featured on the compulsory GTRRC II compilation (Legless Rec., 2020), Tee Vee Repairmann scored the try with this 4-songs Patterns' EP : hyper classy garage-punk tunes (Bad Tastes, Lights Out), amazing synth/power-pop songs (Patterns, Dirty Hands), adequate lo-fi touch in the sound and vocals, catchy melodies and jovial voice, standing as many invitations for fun, sing-along and dancing. Isn't that a straight call for good spirit and excitement, the same way Nobunny or Shannon & the Clams used to do in the early tenies ?
The record was self-released by Warttmann Inc. x, his tapes' label which stepped forwards with this very first vinyl release - it sounds like a great news ! - and co-released with the US/Aussie label Urge Rec. x. A blast !

Quel est le dénominateur commun entre Gee Tee, Satanic TogasSet-Top Box et Research Reactor Corporation? Les quatre groupes, impliqués dans la bouillonnante scène synth/garage-punk australienne, partagent le même membre, Ishka Meades, plus connu sous le nom Tee Vee Repairmann.
On avait découvert son projet solo en 2020 avec le morceau New Promotion, une reprise de Hubble Bubble qui trônait sur la compilation GTRRC II (Legless Rec.). Il revient ici avec Patterns, un Ep de 4-titres classes, oscillant entre le garage-punk lo-fi (Bad Tastes, Lights Out) et la synth/power-pop élégante (Patterns, Dirty Hands). Des mélodies entraînantes, des refrains à chanter à tue-tête, et une voix lumineuse sont autant d'invitations à se laisser porter par le même genre d'enthousiasme et de bon esprit qui régnaient aux débuts de groupes comme Nobunny et Shannon & the Clams.
Patterns est la première sortie vinyle de Warttmann Inc., et c'est une bonne nouvelle vu la qualité des sorties récentes du label-cassette de Tee Vee Repairmann. Le disque est aussi sorti en co-production avec le label US/australien Urge Rec.. Un bien chouette disque !


ALVILDA - Négatif Ep - ALIEN SNATCH RECORDS - 2021 X

Alvilda


Alvilda Vs Pogy et les Kéfars ! The Paris-Marseille kick-ass match - a pure aural bliss - managed to keep me awake during the Reunion torpor of the Austral winter, and for the lucky ones living on the mainland, their final face-to-face show in Bordeaux in October should end up in a perfect draw. Two brilliant French power-pop bands with French smart lyrics, melodic vocals and jovial choirs, highly danceable riffs, and on the top of that, an attendance and a youth full-filled with authenticity and sincerity ! We already talked a bit around here about the Southern France band, but who's Alvilda ?
Alvilda ? A Viking princess, who fled away an arranged marriage and led a pirate sisterhood for the love of freedom ! The name of the band seems to stand as a strong warning to fight some misleading appearances, because below the contagious freshness and the sweety sound of the band - the comparison with the very best songs of the 80's froggy girly band les Calamités (New Rose Rec., 1984) is just staggering - the four girls aren't any pretentious braggarts : rude girls looking, sharpies' haircuts and tattoos, working-class-zero * topics in the lyrics ( all the lyrics are included with the record and deal with broke days and daily loose, heartaches – special mention to the Cinema song – or the pride for their ways of life), and a huge involvement in the rebirth of the Parisian Oi scene (Squelette, Bromure, BSC gigs' organisation..). A classy, independent attitude with a highly rock'n'roll, feminine touch ! Wooh !!
The 4-songs Ep was released by Alien Snatch Records x, the German fav' label dedicated to international garage punk and power-pop for more than twenty years (by the way, Alvilda has been the first French band signed by the label since the Protokids' Geometric Boy Ep in 2013). A Guarantee of quality ! Good job !

Alvilda Versus Pogy & les Kéfars! Cette rencontre au sommet, ce match Paris-Marseille, nous aura tenu en haleine pendant la torpeur de l'hiver austral, et pour les petits chanceux de métropole qui auront la chance de les voir à Bordeaux en Octobre, leur face-à-face final devrait se clore par un parfait match nul.
Il faut dire que ces deux groupes français jouent une power-pop brillante et dansante, avec des paroles intelligentes, des mélodies accrocheuses, des refrains à reprendre en choeur, et surtout, ils sont emblématiques d'une jeunesse rock'n'roll débordant de fougue, d'authenticité et de sincérité... On a précédemment parlé du groupe marseillais. Mais quid d'Alvilda?
À la base, Alvilda est une princesse viking qui, fuyant un mariage arrangé, établit une sororité de pirates par l'amour de la liberté. Le nom du groupe sonne donc comme un avertissement, parce que, sous les apparences trompeuses d'une fraîcheur gentillette et d'un son joliment 'sucré' - la comparaison avec les meilleurs morceaux du trio féminin de rock-garage les Calamités (New Rose Rec., 1984) est d'ailleurs assez confondante - les quatre filles d'Alvilda sont loin d'être de petites pimbêches insipides : coupes 'sharpies' et tatouages de 'rude-girls', gaité non synonyme d'insouciance, paroles (inclues dans le livret) traitant de la 'loose' au quotidien, de leur choix de vie à la marge et de chagrins d'amour (mention spéciale au morceauxCinéma !),mais aussi forte implication dans le renouveau de la scène skinhead parisienne à travers leurs autres groupes, Squelette et Bromure, ou l'organisation de concerts Oi avec leur asso BSC. Bref, de la classe, de l'indépendante et du féminisme plus que rock'n'roll ! Whaou !
Les quatre morceaux de ce Ep sont sortis sur Alien Snatch Records, le label allemand de référence au niveau garage-punk et power-pop internationale depuis plus de vingt ans. (d'ailleurs, le dernier groupe français sorti chez eux, c'était les Protokids en 2013). Un gage de qualité, s'il en fallait un de plus ! Bravo !

VARIOUS ARTISTS - Spasmes Du Hasard Lp - SDZ RECORDS - 2021 X

VA Spasmes du Hasard

Talking about freshness, cheerfulness and youth... It used to happen to me a long, lost time ago, when I was fully living the last civilizational adventure of our modern world, when the only thing I really knew was that the future was coming tomorrow *. The Born Bad shop, which had just settled down in Paris, was becoming my main dealer, and an unlimited universe of rock music was opening its gate in front of me. 
I probably tried there that little fanzine called SDZ - the three guys in Steve & the Jerks were writing some reviews for it... The fanzine quickly became a label with some terrific bands (Anteenagers MC, les Dérailleurs, les Vipères, Cheveu...) and the shows, organized by the boss Nico SDZ, were just mesmerizing. 
No matter what we do - getting involved in familial plans or busy with musical projects, cultivating one's own boredom, trying to seize the day or getting overwhelmed by that damned crawling, petty-bourgeois depression - we helplessly witness that everything inexorably fast forwards.With this story too, time seemed to have flied all of a sudden. The Lp compilation, Flottante Tension d'Eclipse, was already celebrating the 10th anniversary of the label, but SDZ Records x was still involved in many projects : Etrange Ressac's blog, Crudités Radio shows, Crudités Tapes sub-label (check again that awesome Armure's demo-tape, featuring the genius in Space Padlocks - the obvious link toward the band Marie Mathématique from Toulouse (next musical crush of the label ?))... And once again, many amazing records, always released with a leading passion and a strong exigency.
Some of them have become essential : Musique Grecque, of course, a must-have of the last decade, recorded by the so punk guys in Pierre & Bastien. But also, the really Velvet-ian first album of Le Villejuif Underground, with Nathan Roche as a frontman , Some Beautiful Species Left, performed by the post-punk/dub/progressive rock Aussie band EXEK, or the last release of the label, Malcantone, a Lp full-filled with catchy rock'n'roll ballads and jumpy garage punk songs by the Italo-Swiss band Leopardo.
Some others seemed to be the result of pleasant acquaintances : the Quebecker Vince Fatals, the 100-bands' guy, coming back with his new garage/psyche project Vince & His Lost Delegation, or the County Teasers' singer with his new band the Rebel. For the last ones, those with a pointed, experimental, sometimes complex or weirdos approach (Rose Mercie, Ricardo Dias Gomes, Elg), well, weeds might help to get the thing...
SDZ Records gathered here some multi-faced new materials, or unreleased stuff, of those ten bands, to celebrate the 21st birthday (why not?) of the label. The compilation Lp Spasmes Du Hasard - such a suggestive name, the meeting of the convulsions of life and some pure chance encounters - looks like a progress report of SDZ action over the last decade. So, let's go for another 10 years and see you for the 32nd anniversary ? Tomorrow, indeed.

Ahh ! La fraîcheur, la jeunesse éternelle, la bonne humeur permanente… Cela m’est arrivé aussi, il y a bien longtemps maintenant, à une époque où je vivais à fond ce qui me semblait être la dernière aventure du monde civilisé. Demain viendrait le futur*,et c'est tout ce qui m'importait. La boutique Born Bad, ouverte à Paris depuis peu, en devenant mon principal dealer de disques, m'ouvrait à un univers illimité de rock’n’roll.
C'est sans doute là-bas que j’ai découvert pour la première fois ce petit fanzine, SDZ. Les trois gars de Steve & the Jerks y écrivaient quelques chroniques. Le fanzine, piloté par le boss Nico SDZ, est rapidement devenu un label, avec des sorties démentes (Anteenagers MC, les Dérailleurs, les Vipères, Cheveu…) et des concerts mémorables.
Quoique l’on fasse - s’impliquer dans une vie de famille ou dans des projets musicaux, cultiver son ennui ou saisir l’instant présent, se laisser envahir par cette cochonnerie rampante de dépression petit-bourgeoise - on assiste avec impuissance à l’écoulement inexorable du temps. Dans cette histoire aussi, le temps s'était envolé. La compilation Flottante Tension d'Eclipse venait à peine de marquer les 10 ans du label que Nico SDZ s'impliquait déjà dans de nombreux projets : son blog Etrange Ressac, ses émissions de radio Crudités Radio, son label-cassette Crudités Tapes (et cette première démo d’Armure, le projet-solo du petit génie derrière les Space Padlocks et Asphalt - d'où le lien évident avec le groupe toulousain Marie Mathématique figurant sur la présente compilation (et nouveau coup de coeur du label?)). Et toujours, cette passion et cette exigence pour chaque sorties du label.
Certaines sont devenues essentielles : Musique Grecque, bien sûr, un album incontournable de la dernière décennie par les authentiques keupons de Pierre & Bastien. Ou encore, le premier album très Velvet-ien du Villejuif Underground, avec Nathan Roche au chant, Some Beautiful Species Left, une pépite de post-punk, de dub et de rock progressif par les australien d’EXEK, ou Malcantone des italo-suisses de Leopardo - la dernière sortie du label, un Lp rempli de ballades rock’n’roll et de morceaux de garage-punk sautillant.
D’autres semblent être le résultat de belles rencontres : il en est ainsi du québécois Vince Fatals, l’homme aux mille groupes, de retour avec son projet garage/psyche Vince & His Lost Delegation, ou le chanteur des County Teasers avec the Rebel. Quant à ces autres groupes, ceux qui s’aventurent dans des domaines pointus et expérimentaux, à la frontière de la complexité ou de la bizarrerie (Rose MercieRicardo Dias Gomes, Elg), quelques usages de paradis artificiels pourront sans doute nous aider à appréhender la portée néo-geek de la chose...
SDZ Records a donc rassemblé des inédits de ces dix groupes pour célébrer le 21ième anniversaire (pourquoi pas?) du label. La compilation LP Spasmes Du Hasard - nom suggestif, évoquant à la fois les convulsions de la vie et les rencontres fortuites - ressemble à un bilan d’étape des actions menées par le label depuis dix ans. 
Alors, on repart pour un nouveau cycle et on se retrouve pour fêter le 32ième anniversaire dans dix ans ? Demain, finalement...

*The future'scoming tomorrow (Anteenagers Mc)


VINTAGE CROP - Serve To Serve Again Lp - UPSET ! THE RHYTHM/ ANTI-FADE RECORDS - 2021 X

Vintage Crop

Did you check that damned good video-clip of the song The North, a hit featuring on the Vintage Crop's new album ? A revelation ! 
It took quite a long time to me to get into that band yet, my very first try with them was their Company Man 7inch (Anti-Fade/ Drunken Sailor Rec., 2019), which undoubtedly suffered from the comparison with the Minneapolis Uranium Club Band, the American top leader of the Devo-id post-punk revival by then. But fortunately, it's never too late to get the thing fixed, even behind schedule... 
A more attentive listening of the B-side song Stock Options, or a further curiosity for the Vintage Crop's first two albums, TV Organs (Polacks Rec., 2018), and New Age (Anti-fade Rec., 2019), would have probably pointed earlier the full range of the Aussie band, which could already wander, with such an ease, into some raw garage-punk sound, launch a few 2/3-Minutes-Radio-Friendly folky power-pop anthems or play some really efficient, cold post-punk songs. 
The Vintage Crop's third Lp brightly gathers that whole sound, while the ingenious melodies on the solo guitar seem to be caught in a non-stop conversation with the nervous vocals of the singer. Last but not least, the 12 songs are served (to serve again) by really clever lyrics (included), mostly questioning the hassle of social relations and the absurdity of the daily life, but without falling into some easy-going proselytism (special mention for Life & Times and the North !).
Serve To Serve Again was put out last year on Anti-Fade Records x, and Upset ! The Rhythm x, the London-based label deeply involved into the Aussie post-punk scene for a few years (Terry, Constant Mogrel, Primo!...), offered, with this European version, a second chance to the few laggards of my kind.

Ce clip du morceau The North, qui préfigure le nouvel album de Vintage Crop, est une révélation ! Il m'a pourtant fallu un certain temps avant d'apprécier ce groupe. Il n'est heureusement jamais trop tard pour réparer les choses... 
Mon premier essai date de 2019 avec leur 45 tours Company Man (Anti-Fade/ Drunken Sailor Rec.), qui souffrait, à mon sens, de la comparaison avec les américains du Minneapolis Uranium Club Band, leader incontesté du renouveau post-punk Devo-idien. Une écoute plus attentive de la face B (Stock Options) et une curiosité plus poussée pour les deux premiers albums de Vintage Crop, TV Organs (Polacks Rec., 2018) et New Age Anti-fade Rec., 2019), m'auraient certainement permis de mieux comprendre la portée du groupe australien, qui pouvait déjà sauter, sans difficulté aucune, du garage-punk brut à la power-pop, de la folk au post-punk glacial. 
Ce troisième Lp de Vintage Crop s'aventure à nouveau dans ces univers musicaux, tandis que d'ingénieuses mélodies à la guitare solo répondent, en une discussion ininterrompue, au phrasé-chanté nerveux du chanteur. Cerise sur le gâteau, les douze titres du Lp sont servis par des paroles intelligentes (traitant, en vrac, des difficultés des relations sociales, de l'absurdité du quotidien... sans verser dans le prosélytisme). On écoutera Life & Times et the North pour s'en convaincre.
Serve To Serve Again est sorti l'année dernière sur Anti-Fade Records, et Upset ! The Rhythm, le label londonien impliqué dans la scène post-punk australienne depuis quelques années (Terry, Constant MogrelPrimo!...), vient d'en proposer une ré-édition européenne. Une seconde chance, pour les retardataires de mon acabit, de (re)découvrir ce groupe !


* lyrics by 8°6 Crew, Alvilda, Anteenagers Music Club